Gouvernement du Nouveau-Brunswick

Extraits de Mi’kmaq & Maliseet:
First Nations of the Maritimes, par Robert Leavitt

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De nombreux changements marqués se sont produits de 3 500 à 2 000 ans passés dans l'est de l'Amérique du Nord. De nouvelles pratiques commerciales sont apparues et de nouvelles idées furent échangées.

Avant cette époque, les gens de la région des Maritimes échangeaient des idées et des marchandises avec leurs voisins du Nord, bien qu'ils aient quand même subi l'influence de peuples vivant plus au sud. Les gens de la région des Maritimes échangeaient maintenant des idées et des marchandises avec des gens qui habitaient plus à l'Ouest.

Il y a environ 2 400 ans, l'influence du peuple de Adena, qui vivait dans la vallée de la rivière Ohio et qui y avait érigé un immense tertre funéraire, s'était répandue dans une vaste région de l'est de l'Amérique du Nord. Ce peuple avait exporté ses croyances et ses pratiques religieuses, ainsi que des marchandises de commerce, jusqu'à la région des Maritimes. À cette époque, les gens du nord-ouest de la Miramichi ont érigé le tertre funéraire Augustine.

Joseph Augustine, membre de la Première nation micmaque de Red Bank, a appris par tradition orale que des danses cérémonielles avaient autrefois lieu à un endroit précis de la réserve. Après avoir lu un article sur les tertres funéraires, il se doutait que plusieurs artefacts étaient enterrés à cet endroit.

Ses propres explorations et des fouilles archéologiques ont prouvé qu'il avait raison. Le site consiste en un tertre peu élevé, formé de limon de la rivière empilé sur le gravier, d'une hauteur d'un mètre et d'un diamètre de onze mètres.

Le tertre, qui date de plus de 2 400 ans, couvre au moins neuf différentes fosses de sépulture. (Tous les restes extraits du site ont été enterrés de nouveau lors d'une cérémonie funèbre micmaque traditionnelle.)

La diversité des artefacts retrouvés sous ce tertre est extraordinaire pour la région des Maritimes. L'archéologue de la province, Christopher Turnbull, qui a dirigé les fouilles, a trouvé des articles qui n'auraient normalement pas dû survivre dans le sol acide de la région, comme des morceaux de vannerie, du textile tressé avec des tissages et des motifs complexes, des outils munis d'un manche en bois, des peaux d'animaux et des articles en poils d'orignal. Ces matériaux ont assimilé les sels cuivreux provenant de perles de cuivre et d'autres artefacts découverts sur le site, permettant ainsi aux articles d'être préservés.

De plus, puisque le tertre était bien drainé, les artefacts ne reposaient pas toujours dans un sol humide. M. Turnbull a également trouvé divers autres artefacts de Middlesex, ainsi que des objets sculptés à partir de matériaux locaux et de pierre importée. Il y avait également des calumets en argile réfractaire du Ohio (sorte de pierre) et des pectoraux au poli étincelant.

Il est évident que les gens de la Miramichi, et d'ailleurs en Amérique du Nord, entretenaient des liens étroits avec les gens de la vallée de la rivière Ohio de 2 500 à 2 000 ans passés.

Les 2 800 dernières années de l'histoire des Maritimes sont assez bien documentées dans les dossiers archéologiques.

Au site de Oxbow, dans la réserve de Red Bank en bordure de la Petite Miramichi du Sud-Ouest au Nouveau-Brunswick, Mme Patricia Allen, archéologue, a effectué une série de fouilles sur des anciens campements ensevelis en succession sous le limon et le sable déposé par les inondations. Elle a découvert des signes révélant une occupation presque continue depuis 2 800 ans. Des articles de poterie trouvés à Oxbow démontrent que l'influence du sud de la Nouvelle-Angleterre et de la région des Grands Lacs avait déjà atteint la Miramichi il y a 2 200 ans.

Depuis au moins 400 ans, les Mi'kmaqs et les Malécites habitent des régions différentes et parlent des langues distinctes. Pendant la colonisation et l'établissement des Européens, ces deux peuples autochtones avaient des modes de subsistance différents.

Il est cependant difficile d'attribuer certains sites archéologiques à un peuple ou à l'autre. On peut cependant constater que certains sites se trouvent dans des régions occupées soit par les Mi'kmaqs ou par les Malécites à cette époque.