Gouvernement du Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick a probablement subi plusieurs périodes de glaciation au cours de l'ère glaciaire du Pléistocène. On ne dispose par ailleurs d'aucun relevé d'une glaciation antérieure à la dernière ère glaciaire connue du Quaternaire, soit celle du Wisconsinien. Le dépôt du Pléistocène le plus ancien connu dans la province se compose d'argile, et il contenait un mastodonte fossilisé, trouvé dans une doline près de Hillsborough. Le squelette du mastodonte se trouve maintenant au Musée du Nouveau-Brunswick, à Saint Jean et on a établi qu'il a vécu à l'époque du dernier étage interglaciaire (Sangamonien), soit il y a environ 100 000 ans.

On estime que la grande quantité de sédiments glaciaires observée au Nouveau-Brunswick remonte à la période comprise entre le début de la glaciation du Wisconsinien et le début du stade interglaciaire actuel, soit la période holocène, qui a commencé il y a environ 10 000 ans. La principale composante glaciaire est une couche morainique de fond, habituellement d'une épaisseur de un à plusieurs mètres, qui recouvre le substrat rocheux. Par contre, il est possible d'observer dans les vallées et les moraines côtelées (configuration sédimentaire de fond) la présence d'épaisseurs beaucoup plus grandes.

Un till de fond présente trois faciès, même si les trois sont rarement réunis en un seul endroit. Le plus profond est le till de déformation (aussi connu sous le nom de till de contact), formé par l'érosion et le transport des sédiments de la formation sous-jacente, et pouvant être identifié comme apparenté à cette composante. Le till de fond est le plus commun et il se compose de matières d'origine locale et transportées, plaquées sur le substrat et provenant de la base du glacier sus-jacent. Le till de fusion est le genre de till le plus communément observé près de la surface, et il se compose de matières apparentées au till de fond, mais la sédimentation est survenue par la fusion à la base du glacier, qui s'est progressivement retiré.

Les autres sédiments glaciaires proviennent de la fonte graduelle des glaciers. La catégorie de sédiments la plus importante comprend les agrégats granulaires, une ressource minérale de la province. Il s'agit en l'occurrence de moraines d'ablation, formées de matières déplacées par le glacier et provenant de son intérieur, puis déposées sur la surface de la terre pendant la fonte, et de dépôts fluvio-glaciaires, formés par les rivières creusées dans les glaciers ou des cours d'eau d'évacuation des eaux de fonte.

Les dépôts fluvio-glaciaires ont aussi été observés dans le till sous-jacent de certaines vallées riveraines importantes. Ces dépôts correspondraient alors sans doute aux sédiments fluvio-glaciaires en amont d'un glacier en progression. À la fin d'une ère glaciaire, un certain nombre de vallées ont été colmatées par de la glace ou des dépôts glaciaires, ce qui a donné lieu à l'accumulation de formations glacio-lacustres fines. Dans les régions côtières, les zones de basses terres ont été submergées par la mer tardiglaciaire (qui pouvait dépasser de 90 mètres au-dessus le niveau de la mer actuel), ce qui a aussi permis la formation de dépôts glacio-marins.

Au cours du Wisconsinien, la province a subi une séquence complexe d'activités d'érosion glaciaire. L'érosion glaciaire observée comprend un écoulement dans toutes les directions de la rose des vents. On ne connaît toujours pas les raisons de ce phénomène ainsi que les relations susceptibles d'exister parmi les paramètres de déplacement des glaciers dans diverses régions de la province. Par ailleurs, il est établi que les tendances de dispersion glaciaire varient d'une région à l'autre de la province. De même, la dispersion glaciaire dans une région peut avoir une autre direction que celle de la tendance de l'érosion glaciaire la plus récente ou la plus importante observée dans la région. Il s'ensuit qu'il n'est pas possible de prédire une tendance de dispersion à partir des tendances d'érosion glaciaire observées. Un autre facteur qui rend l'analyse plus complexe a récemment été reconnu. La formation de glaciers peut en effet avoir été réactivée et ceux-ci peuvent avoir connu une expansion au cours du Dryas récent, un phénomène de refroidissement qui a duré mille ans et qui a précédé immédiatement le Holocène, soit la période qui a mis fin au réchauffement tardiglaciaire généralisé.