Cycle évolutif
Les pucerons verts du pêcher donnent naissance à des
petits sans fécondation durant la saison de végétation. Le raccourcissement de
la photopériode et l'arrivée du temps frais provoque l'apparition de formes
sexuelles, suivie de l'accouplement et de la ponte. L'envahissement précoce des
champs de pommes de terre est moins fréquent dans l'est du Canada, car il faut
d'abord que les pucerons quittent les plantes hôtes et leurs lieux d'hivernage
dans les serres. L'envahissement se produit généralement vers le fin de la
saison, et les insectes proviendraient des États-Unis ou de mauvaises herbes
locales qui leur servaient d'hôtes autour des serres et des entrepôts. À la fin
de l'été, les pucerons ailés mâles et femelles sont produits, mais les
populations diminuent sur les cultures de pommes de terre à mesure que les
insectes cherchent un refuge pour passer l'hiver. Les pucerons adultes peuvent
survivre à l'hiver dans les entrepôts.
Dommages aux cultures
Le puceron vert du pêcher attaque surtout les
feuilles basses du plant de pomme de terre, mais aussi les fleurs et l'extrémité
des pousses à l'occasion.
L'insecte est le plus important vecteur du virus de l'enroulement des pommes
de terre, et il est un bon vecteur du virus A, du virus S et du virus Y de la
pomme de terre.
Lutte antiparasitaire
Il importe de réduire les populations de
pucerons verts du pêcher pour prévenir ou atténuer la propagation de maladies
virales dans les cultures de pommes de terre.
Dépistage — Le puceron vert du pêcher est habituellement détecté sur
les feuilles basses des plants de pomme de terre. La méthode d'évaluation de la
population pour cet insecte et d'autres pucerons des pommes de terre consiste à
dénombrer les insectes ailés et aptères sur cent plants choisis au hasard en
suivant un parcours déterminé dans le champ (en X ou en W). Le dénombrement est
fait sur trois feuilles composées qui se trouvent respectivement en haut, au
milieu et au bas du plant, car les diverses espèces de pucerons ne sont pas
réparties uniformément sur l'ensemble du plant.
On détermine en général qu'une intervention est nécessaire lorsqu'on
enregistre une augmentation brusque et importante de la population de pucerons
verts du pêcher sur les plants de pomme de terre ou dans les pièges utilisés
pour le dépistage. Ces pièges permettent de connaître la dispersion et la
redistribution des insectes. Comme les pucerons sont attirés par les bacs
jaunes, on utilise ces pièges pour connaître la période où les pucerons se
déplacent par voie aérienne.
Au Nouveau-Brunswick, le seuil d'intervention empirique pour le puceron vert
du pêcher sur les pommes de terre est de 25 pucerons par trois feuilles
composées par plant et une infestation de 10 % de tous les plants entre le
milieu et la fin d'août, après quoi il n'est généralement pas nécessaire
d'appliquer des mesures antiparasitaires. Dans les régions où l'on cultive les
pommes de terre de semence, il est recommandé de procéder au défanage dès que
possible après la détection d'un mouvement aérien de pucerons verts du pêcher.
Au Nouveau-Brunswick, une capture cumulative de cinq pucerons dans un bac jaune
pendant la saison signifie qu'on peut craindre un début d'enroulement des
feuilles.
Pratiques culturales — Pour prévenir ou atténuer la propagation de
maladies virales ou pour éliminer toute infection éventuelle, les producteurs ne
doivent planter que des semences certifiées, épurer hâtivement et procéder au
défanage dès que possible après l'apparition de pucerons dans les airs. Le
défanage doit avoir lieu le plus tôt possible après que les tubercules sont
parvenus à maturité, afin de restreindre la propagation des maladies virales.
Lutte chimique — Les producteurs appliquent habituellement des
insecticides chimiques pour maintenir à un faible taux les populations de
pucerons verts du pêcher et prévenir la formation d'insectes ailés qui peuvent
propager des maladies virales. Dans les régions menacées par une infestation
précoce de pucerons qui ont passé l'hiver aux alentours ou dans les serres,
l'application d'un insecticide chimique à la plantation donne un bon résultat
pendant sept semaines ou plus. Cette mesure est parfois suffisante pour régler
complètement le problème.