Gouvernement du Nouveau-Brunswick

La stèle rouge

Des sols denses et mal drainés et un temps frais favori-sent l'apparition de la stèle rouge, une maladie fongique causée par le champignon parasite Phytophthora fragariae Les symptômes foliaires de la maladie apparaissent au cours de la deuxième année après la plantation. On observe entre autres une croissance médiocre, une allure rabougrie, un rougissement des feuilles et le flétrissement fréquent du plant. Les radicelles des plants sont souvent peu nombreuses et lorsqu'on les coupes dans le sens de la longueur, leur coeur est brun ou rouge (Fig. 1). Ce symptôme caractéristi-que ne se manisfeste qu'au printemps jusqu'à la sortie des fruits puis à l'automne. Les sources les plus susceptibles de contamination de la fraisière sont de nouveaux plants in-fectés ou du matériel agricole contaminé utilisé antérieure-ment dans un champ infesté. N'employer que des nouveaux plants certifiés sans virus et nettoyer à fond tout le matériel emprunté avant de l'utiliser. La culture des fraises peut se pratiquer dans un champ infesté à condition d'utiliser des variétés résistantes ou d'appliquer des fongicides.

L'Anthonome du frasier

L'anthonome adulte du frasier (Anthonomus signatus) apparaît juste avant la floraison et on peut le repérer grâce aux minuscules trous ronds qu'il laisse dans les pétales. Les adultes sont bruns et ont un long bec recourbé qui fait la moitié de longueur de leur corps de 2,5 mm (1/10 pouce). Ils pondent leurs oeufs dans les boutons, cisaillent les tiges à tel point qu'ils pendent à un fil ou tombent au sol (Fig. 2). Les larves qui naissent dans le bouton deviennent adultes de trois à quatre semaines après la floraison. Les adultes sor-tent au début de l'été et se nourrissent de pollen jusqu'à l'hibernation. On peut employeur des méthodes de répres-sion chimique.

La pourriture noire des racines

La pourriture noire des racines se produit souvent dans les vieilles fraisières ou les champs replantés. Cette maladie est causée par divers champignons peu pathogénique favorisés par certains facteurs comme les dégâts des nématodes, les dommages hivernaux, le soulèvement provo-qué par le gel et un sol mal drainé ou compact. Les plants deviennent faibles et rabougris, ce qui diminue le rende-ment. Le système radiculaire des plants malades est atrophié et présente une détérioration importante (Fig. 3). Les racines sont parfois noircies en totalité ou en partie, exception faite du coeur (tissu vasculaire) qui reste toujours blanc. Les symptômes se manifestent fréquemment dans les secteurs mouillés de la fraisière et surviennent au moment de la fruc-tification. Les façons culturales recommandées pour combat-tre cette maladie comprennent l'amélioration du drainage et de la texture du sol, une rotation des cultures de quatre ans au minimum et le paillage en hiver afin de prévenir les dégâts du gel ou de l'hiver. Il est également conseillé de faire une fumigation avant chaque nouvelle mise en terre.

Le mildiou poudreux

Le blanc ou mildiou poudreux est causé par le cham-pignon parasite Sphaerotheca macularis qui peut se manifester au printemps ou à l'automne, alors que le temps frais et humide en favorise la propagation. La maladie se caractérise par l'enroulement des feuilles en cuillère. Le dessous des feuilles présente souvent de petites mouchetures rougeâtres et dans certains cas, on peut apercevoir un léger duvet blanc fongique près des nervures principales (Fig. 4). Advenant une contamination grave, le rebord des feuilles peut devenir roussi; les feuilles s'assèchent et provoquent la mort du plant. Une légère contamination du feuillage vers la fin de l'été ou à l'automne n'a que peu d'incidences sur la production fruitière de l'année qui suit et ne justifie donc pas l'emploi d'un fongicide. La contamination printanière des fleurs ou des fruits peut toutefois diminuer le rendement du plant.

La flétrissure verticillienne

Deux sortes de champignons parasites de l'espèce Verticillium peuvent causer la flétrissure verticillienne. Les feuilles plus vieilles des plants contaminés se décolorent sur le pourtour, s'enroulent et enfin, meurent. Les jeunes feuilles restent droites, mais prennent une couleur vert terne (Fig. 5). Ces symptômes se manifestent sur les nouveaux plants au moment de la formation des stolons; ils survi en-tient lors de la fructification ou plus tard sur les plants plus âgés. Une fois que la fraisière est contaminée, la maladie fongique peut y subsister pendant de nombreuses années. La maladie se propage à l'aide de spores qui voyagent dans le sol et se déplacent grâce au matériel agricole, à l'eau de ruissellement ou aux nouveaux plants infectés mis en terre. Ne pas faire précéder les fraisiers de plants de pommes de terre, de tomates ou de plants fruitiers à tiges: ces cultures peuvent être porteuses de la maladie ou en augmenter la présence dans le sol. Pour décontaminer le sol, utiliser la fumigation. Certaines variétés sont plus résistantes.

Le ver blanc

Le ver blanc est la larve du hanneton commun Popillia japonica. Il s'agit d'une grosse larve blanche, 1,3 à 2,5 cm (1/2 pouce - 1 pouce) de long au corps épais, dotée de trois paires de pattes situées près de sa tête brune. Lorsqu'ils sont déterrés, ces vers prennent une posture caractéristique en "C". Les insectes adultes pondent leurs oeufs dans le gazon et les larves sont en activité dans le sol pendant deux ans et demi. Elles se nourrissent surtout de racines d'herbe, mais peuvent causer de graves dégâts aux autres cultures. Les fraisiers commencés sur une terre qui était précédem-ment en gazon sont les plus susceptibles d'être la proie du ver blanc (Fig. 6). Les plants endommagés semblent malades et se flétrissent souvent. Ne pas planter de fraisiers à prox-imité du gazon. Si on détecte des vers blancs, on peut employeur des méthodes de repression chimique.

La moisissure grise

La moisissure grise, que provoque le champignon parasite Botrytis cinerea, est la cause la plus répandue de pourriture du fruit. Cette maladie fongique provoque des dégâts, en particulier pendant des périodes prolongées de temps pluvieux ou humide au moment de la floraison ou de la récolte. La moisissure grise s'attaque aux fleurs,'aux pédoncules et aux fruits à toutes les étapes de leur croissance, entraînant ainsi leur pourriture et la formation d'une couche uniforme de matière soyeuse épaisse et grise qui abrite les spores du champignon (Fig. 7). Le vent et l'eau dispersent les spores dans la fraisière. La plupart du temps, les fruits qui entrent en contact avec le sol ou d'autres fruits en décomposition deviennent contaminés. Après la contamination, il arrive que les symptômes ne se manifestent sur les fruits mûrs qu'une fois la récolte est terminée. La pourriture peut alors s'étendre à tout le contenant. Pour éviter ces pertes, ne récolter et n'emballer que les fruits sains. Le botrytis passe l'hiver dans le sol et sur les débris végétaux. Les fongicides le combattent. Ne pas incorporer d'azote au sol le printemps de l'année de fructification, car la fraisière se recouvrira alors d'un épais fruillage, ce qui diminuera l'aération et favorisera la pourriture du fruit.

Le charançon de la racine du fraisier et le rhizophage

Deux espèces de charançons le charançon de la vigne (Otiorhynchus sulcatans) et le charançon de la racine du fraisier (Brachyrhinus ovatus), endommagent les racines et les collets des fraisiers. On trouve facilement ces deux in-sectes dans les bois et autour des haies et ils fréquentent souvent d'anciennes plantations. Le cycle de vie des deux in-sectes est le même. La larve, petit ver sans patte d'environ (6 mm - 12,5 mm) (1/4 à 1/2 pouce) selon l'espèce, commence à se nourrir au début du printemps. Les deux larves ont une tête brun foncé et un corps de couleur pâle qui varie du blanc au rose. Les vers mangent les racines et creusent des galeries dans les collets des plants de fraisier, entraînant ain-si leur étiolement à peu près au moment où les fruits se for-ment. Si les plants ne semblent pas sains, examiner les racines afin de détecter les dégâts caractéristiques et fouiller le sol autour des racines pour y chercher les vers. La plupart des larves se transforment en chrysalides vers la fin du printemps. Au début de l'été, les adultes sans aile sortent du sol et commencent à se nourrir des feuilles pendant la nuit. Dans les deux cas, les adultes grugent les feuilles et causent de légers dégâts (Fig. 8). Le charançon de la racine du fraisier se nourrit en outre des fruits et les endommage légèrement. Ces dégâts sont toutefois bien symptomatiques de la présence de larves dans le sol. Les adultes pondent des oeufs qui donnent naissance aux larves au bout de 10 à 15 jours. Les larves se nourrissent jusqu'à l'hiver, qu'elles pas-sent dans le sol. Éviter de planter des fraisiers plusieurs fois de suite sur un même terrain. On peut employeur des méthodes de repression chimique.

Le tarsonème du fraisier

Les tarsonèmes sont minuscules et on peut mieux les repérer à l'aide d'une loupe. Ils vivent autour du collet et dans les feuilles encore en bourgeon, ce qui rend leur détec-tion difficile dans la fraisière. Les symptômes sur le feuillage ne laissent néanmoins aucun doute. Lorsque les insectes s'en nourrissent, les feuilles en bourgeon virent au jaune et ne s'ouvrent pas toujours. Si elles se déroulent, elles sont sou-vent tordues et ont l'apparence du cuir (Fig. 9). Les plants infestés ont la plupart du temps une allure rabougrie. Les tarsonèmes peuvent en outre se nourrir des boutons floraux, entraînant là aussi la malformation des fruits. Si l'emploi d'un produit chimique est exigé, il faudrait l'appliquer au moment de la régénération des plants après que les feuilles ont été coupées afin de garantir la plus grande pénétration possible de l'acaricide dans le collet.

La tache pourpre

Les premiers symptômes de la tache pourpre, causée par le champignon parasite, Diplocarpon earliana, sont ex-actement semblables à ceux de la tache commune, soit l'ap-parition d'une petite tache rouge foncé. En progressant, il arrive que ces taches forment de grandes plaques irrégulières qui recouvrent presque toute la feuille (Fig. 10). Des plaques semblables peuvent aussi apparaître sur les pédoncules, les pétioles et les stolons. La différence essen-tielle tient cependant à ce que le centre des taches ne de-vient jamais grisâtre. La tache pourpre contamine les plants à toutes les étapes de leur croissance. Une contamination grave peut entraîner l'assèchement et l'enroulement des feuilles et leur conférer une allure roussie. Les modes de propagation et d'hibernation de cette maladie fongique sont analogues à ceux de la tache commune. On peut employeur des méthodes de repression chimique.

Dommages des fraisiers causés par les herbicides

Les dommages des fraisiers causés par les herbicides apparaissent d'abord comme un jaunissement très voyant des feuilles plus âgées. Les feuilles atteintes présentent par la suite des brûlures sur leur pourtour puis finissent pas s'assécher. Les nouvelles feuilles émergeant du collet sont souvent parsemées de taches jaunes (Fig. 11). Toutes les variétés ne sont pas également sensibles aux herbicides. Toutefois, les dommages des herbicides sont souvent le résultat d'une mauvaise application. Lorsque tel est le cas, on peut distinguer dans les champs des zones endommagées bien précises. Par exemple, les dommages peuvent se trouver uniquement dans les zones en pente ou les virages de la machinerie ou encore correspondre à la largeur de la rampe ou à une buse en mauvais état. L'herbicide Simazine peut aussi causer des dommages dans les sols au pH élevé.

Brûlure apicale Le brûlure apicale est une maladie physiologique com-plexe principalement imputable aux importantes fluctuations de température et aux problèmes d'humidité. La teneur du sol en calcium et en bore, un des facteurs déterminé par le taux d'humidité du sol, peut aussi entraîner la brûlure apicale. Seules les très jeunes feuilles du collet, avant leur déroulement, sont atteintes. Ces feuilles ne s'ouvrent pas complètement, sont plissées et présentent une tache sèche et brunie à leur extrémité (Fig. 12). Pour prévenir cette maladie, veiller au maintien d'une humidité adéquate du sol.

La tache commune

La tache commune est causée par le champignon parasite Mycosphaerella fragariae. Cette maladie fongique peut survenir au printemps ou à l'automne et le temps humide la favorise. Les premiers symptômes qui apparais-sent sur les feuilles sont de petites mouchetures rouge foncé qui s'étendent et dont le centre vire au gris pâle (Fig. 13). Des taches semblables peuvent apparaître sur les pétioles, les pédoncules et les stolons du plant. Les taches produisent des spores qui se dispersent sur les autres plants par les éclaboussures d'eau. Ce champignon parasite passe l'hive sur les plants contaminés. Une infection grave peut rendre un plant plus vulnérable aux dommages de l'hiver et en diminuer le rendement. Pour combattre cette maladie. employer les fongicides recommandés contre la pourriture du fruit.

Maladie des collets multiples

La maladie des collets multiples, la jaunisse de l'aster et le pétale vert sont des maladies similaires causés par des organismes du genre mycoplasme qui se propagent par diverses espèces de cicadelles. Les jeunes feuilles des plants contaminés par la jaunisse de l'aster ou le pétale vert sont petites, chlorotiques et ont la forme d'une cuillère. Les feuilles plus vieilles rougissent ou brunissent puis meurent. Les pétales, les étamines et les pistils peuvent demeurer complètement verts (Fig. 14). Le feuillage des plants atteints de la maladie des collets multiples montre ces mêmes symptômes, mais ces plants ont de nombreux collets qui lui confère une allure touffue et rabougrie (Fig. 15). Si la plante a des fleurs, elles sont d'apparence normale et les stolons sont souvent abondants. Inspecter tous les nouveaux plants dès qu'ils commencent à s'étendre et arracher les fraisiers contaminés.

La punaise terne

Un des problèmes de la fraise appelé "bouton dur Il peut être provoqué par la punaise terne (Lygus lineolaris). La mauvaise pollinisation ou le gel peuvent aussi être àl'origine de ce problème. La punaise terne adulte est un in-secte suceur d'environ 5 à 6 mm (1/5 pouce) de long, de couleur brunâtre, ayant la forme arrondie d'un bouclier. Elle fait des dégâts en perforant et en se nourrissant des fraises en train de mûrir. Les fruits attaqués restent petits et durs et leur bout est généralement malformé, ce qui provoque la concentration des graines. Les variétés tardives sont plus ex-posées aux dégâts de la punaise terne, car cette dernière est plus active vers la fin de la saison. On peut employer des méthodes de repression chimique.

Les tétranyques à deux points

En raison de leur taille réduite, il est plus facile de repérer les tétranyques à deux points au moyen d'une loupe. Difficilement visibles sur le feuillage, on peut mieux les apercevoir en plaçant une feuille de papier blanc sous une feuille que l'on tapote ensuite pour en déloger les insectes. Les tétranyques se manifestent du début juin à la fin de l'automne et ils se nourrissent en suçant la sève de la plante des les feuilles. En cas d'infestation grave, le feuillage brunit, le plant pousse moins rapidement et son rendement diminue. Le temps sec et chaud est particulièrement propice aux infestations importantes. Si on détecte plus de 15 in-sectes par feuille avant le 30 juillet, il convient de recourir àla répression chimique.

Le ver gris de la fraise

Le ver gris de la fraise (Amphipoea interoceanica) cause des dégâts aux fraisiers en rongeant les nouvelles pousses. L'insecte adulte pond ses.oeufs dans les débris végétaux où ils passent l'hiver. Les oeufs éclosent au printemps et don-nent naissance à des larves de couleur crème avec deux bandes brunes sur le dos. Les jeunes larves se transportent sur les fraisiers où elles creusent des galeries dans les tiges des feuilles et les pédoncules. Les premiers symptômes sont l'étiolement des feuilles attaquées. Pendant sa croissance, la larve creuse le collet et entraîne parfois la destruction de toutes les jeunes pousses. Vers la mi-juillet, la larve se , transforme en chrysalide dans les débris végétaux ou dans le sol. Les insectes adultes de couleur jaune brun sortent au mois d'août et commencent à pondre des oeufs. Les insectes adultes pondent souvent leurs oeufs dans les champs où ils se sont développés; les fraisières plus vieilles subissent donc souvent plus de dommages. On devrait labourer en automne les fraisières improductives de façon à diminuer le nombre d'oeufs en hibernation. Le cas échéant, l'emploi de produits chimiques devrait se faire avant l'éclosion des boutons floraux.

Les nématodes

Les nématodes sont des vers microscopiques semi-transparents qui vivent dans la pellicule d'eau enrobant les particules du sol, surtout dans les sols sablonneux. Ils ne sont pas visibles à l'oeil nu et pour les repérer, on doit faire appel à des techniques de laboratoire. Les nématodes se nourrissent de racines et les grugent de l'extérieur ou de l'intérieur; le plant semble alors malade et produit de petits fruits. Les dégâts des nématodes peuvent accentuer la gravité d'autres maladies des racines, comme la flétrissure verticillienne. On a par ailleurs établi qu'ils constituent un facteur propice à l'apparition de la pourriture des racines. Compte tenu du coût élevé de la répression chimique, il est conseillé d'y recourir que si les populations de nématodes nuisent à la rentabilité de la fraisière. Pour obtenir des renseignements sur les méthodes d'échantillonnage, con-sulter un(e) représentant(e) local(e) du ministère de l'Agriculture.

Pour obtenir des recommandations sur les méthodes de répression chimique de ces maladies et de ces insectes qui s'attaquent aux fraisiers, prière de consulter l'édition courante du Guide de protection - provinces de l'Atlantique - fraisier ou de communiquer avec mile) représentant(e) local(e) du ministère de l'Agriculture.

Publication financée par Agriculture Canada et le ministère de l'Agricul-ture du Nouveau-Brunswick aux termes de l'entente Canada/Nouveau-Brunswick sur le développement du secteur agro-alimentaire (1984-1989)

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1. La stèle rouge

4005502-02

2. Dommage de l'anthonome du fraisier

4005502-03

3. La pourriture noire des racines

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4. Le mildiou poudreux

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5. La flétrissure verticillienne

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6. Dommage de le ver blanc

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7. La moisissure grise

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8. Dommage du le charançon de la racine du fraisier et le rhizophage

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9. Dommage du le tarsoneme du fraisier

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10. La tache pourpe

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11. Dommages des fraisiers causés par les herbicides

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12. Brûlure apicale

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13. La tache commune

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14. Pétale vert

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15. Maladie des collets multiples