Quels effets les changements climatiques ont ils sur le N.-B.?

Les effets des changements climatiques sont ressentis au Nouveau-Brunswick et devraient avoir d'autres répercussions sur la province à l'avenir. Ces effets toucheront tous les aspects de l'environnement, de l'économie et de la société au Nouveau-Brunswick.

Les répercussions environnementales des émissions de gaz à effet de serre (GES) continueront à s’aggraver à moins que des mesures soient prises pour en limiter la production. Toutefois, les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ne pourront pas empêcher les changements climatiques de se produire. Par conséquent, le Nouveau-Brunswick doit aussi prendre des mesures pour s'adapter aux effets des changements climatiques.
 

La figure 1 illustre la répartition des émissions de GES dans les différents secteurs d’activité de la province, qui montre que l’industrie, le transport et la production d’électricité sont ceux qui contribuent le plus à la production de telles émissions au Nouveau-Brunswick.

La province ressent déjà les effets des changements climatiques.  La température annuelle moyenne du Nouveau-Brunswick a déjà augmenté de 1,1°C au cours des 30 dernières années. La hausse du niveau de la mer accroît également le risque d’inondation et d’érosion côtière. La province a déjà été victime d’événements météorologiques extrêmes qui ont causé des dégâts catastrophiques. Depuis décembre 2016, un certain nombre d’événements de ce genre se sont produits, notamment une tempête de neige et de pluie verglaçante qui a touché l’ensemble de la province, provoquant de longues pannes de courant et détruisant une grande partie de l’infrastructure de distribution d’électricité dans la Péninsule acadienne.    En 2018 et en 2019, des inondations printanières consécutives le long de la rivière Saint-Jean causé des inondations record et des dommages dont les coûts se sont avérés les plus élevés de toutes les inondations. De plus, à la fin de l’été 2019, la tempête post-tropicale Dorian a entraîné des vents forts et une pluie forte qui ont endommagé considérablement les biens, les infrastructures et la côte. 
 

Les ensembles de données sur les projections climatiques montrent que la province deviendra plus chaude et plus humide, qu’il y aura plus de tempêtes et que le niveau de la mer augmentera. Ces conditions représentent des défis de taille et des occasions à saisir pour les collectivités et les secteurs des ressources du Nouveau-Brunswick.

Températures plus chaudes

Selon les projections, on peut s’attendre au Nouveau-Brunswick à une augmentation d’environ 5°C dans l’ensemble de la province, et à des hausses encore plus importantes dans certaines régions. Les projections prévoient aussi une augmentation considérable du nombre de jours de forte chaleur (plus de 30°C) et de plus longues saisons de croissance. La hausse des températures peut notamment comporter un risque accru pour la qualité de l’eau, engendrer la multiplication des espèces envahissantes ou des ravageurs, l’accumulation de jours de gel-dégel, ou d’éventuels effets sur la santé comme le stress thermique.

Plus de précipitations

Les précipitations annuelles devraient être en hausse avec une augmentation du nombre de jours de pluie et une diminution du nombre de jours de neige.  Cette modification des précipitations pourrait avoir pour conséquences, entre autres, l’accroissement des écoulements, des inondations et de l’érosion, ainsi qu’un risque accru de dégâts et de pannes dans les infrastructures essentielles.

Plus de tempêtes

Les événements de fortes précipitations sont de plus en plus courants. Selon les projections, le Nouveau-Brunswick peut s’attendre à des régimes climatiques plus variables et plus extrêmes. Des conditions météorologiques plus orageuses pourraient notamment provoquer plus de dégâts aux arbres et aux infrastructures, telles que les immeubles, les maisons et les services essentiels comme le réseau électrique, en raison des vents violents, des tempêtes de verglas et des ondes de tempête extrêmes.

Montée du niveau de la mer

Le niveau de la mer augmente principalement à la suite de la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, et la vitesse à laquelle ces derniers fondent s'est accrue en raison du réchauffement de la planète. Au Nouveau-Brunswick, le niveau de la mer devrait monter d’environ 1 m d’ici 2100. La hausse du niveau de la mer, combinée à un cycle de marée élevé et à une onde de tempête, peut engendrer une hausse du niveau des crues, un risque accru d’inondations côtières, des risques d’érosion côtière, une perte éventuelle d’habitat naturel et des dégâts aux infrastructures.
 

Le Nouveau-Brunswick est déterminé à faire partie de la solution à ce défi mondial. En 2016, la province a publié La transition vers une économie à faibles émissions de carbone – Le plan d'action sur les changements climatiques du Nouveau-Brunswick.  Ce plan d’action accorde une plus grande importance aux énergies renouvelables, établit une approche coordonnée à grande échelle pour favoriser l’efficacité énergétique des foyers et des entreprises et prévoit l’élimination graduelle du charbon pour la production d’électricité.  Il met également l’accent sur des initiatives en matière d’information, de sensibilisation, de renforcement des capacités et de planification de l’adaptation.  En janvier 2021, la province a publié un rapport faisant état de l’avancement des mesures à ce jour Le plan d'action sur les changements climatiques du Nouveau-Brunswick – Rapport d'étape 2020.

Réduction de nos émissions de GES

En vertu de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, le Canada et 193 autres pays ont convenu de déployer des efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Pour sa part, le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de GES d’au moins 30 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030 et à réduire à zéro les émissions nettes d’ici 2050.

Le Nouveau-Brunswick a déjà réalisé d’importants progrès au chapitre de la réduction des émissions, avec une réduction de 34 % de ses émissions depuis 2005. À ce jour, les réductions des GES au Nouveau-Brunswick sont attribuables à d'importantes mesures liées à la fermeture d'usines alimentées au charbon et au mazout, à l'intégration de l'énergie éolienne, à la réorganisation du secteur forestier, à des investissements dans l’efficacité énergétique, au remplacement des combustibles et à une présence accrue du gaz naturel sur les marchés. 

Par le biais de la mesure 31 du plan d’action sur les changements climatiques et de la Loi sur les changements climatiques du Nouveau-Brunswick, la province s’engage à poursuivre la réduction des GES avec pour cible des émissions de 14,8 mégatonnes (Mt) d’ici 2020, de 10,7 Mt d’ici 2030 et de 5 Mt d’ici 2050 (Figure 2).
 

Préparation aux changements climatiques

L’adaptation aux changements climatiques consiste à prendre des décisions éclairées et tournées vers l’avenir qui tiennent compte des conditions climatiques futures. Le plan d’action sur les changements climatiques du Nouveau-Brunswick contient une stratégie d’adaptation aux changements climatiques s’appuyant sur des mesures visant à augmenter la résilience de nos collectivités, de nos entreprises, de nos infrastructures et de nos ressources naturelles. Agir sans tarder et s'adapter aux changements climatiques est beaucoup plus efficace et moins coûteux que de faire face a posteriori aux effets du climat.  À titre d’exemple, depuis 2017, le gouvernement provincial appuie la planification de l’adaptation à l’échelle communautaire dans l’ensemble de la province. Toutes les municipalités côtières les plus à risque du Nouveau-Brunswick ont en effet terminé leur évaluation des vulnérabilités et leur plan d'adaptation.  Pour en apprendre davantage sur les manières dont la province se prépare aux répercussions des changements climatiques, consultez Le plan d'action sur les changements climatiques du Nouveau-Brunswick – Rapport d'étape 2020.