| 1.0 | DÉFINITION |
| La voie d'eau engazonnée est un canal naturel ou artificiel qui est aménagé ou incliné selon les besoins et qui est recouvert d'une végétation convenable pour assurer l'évacuation sécuritaire des eaux de ruissellement. Les voies d'eau engazonnées peuvent être utilisées seules ou avec des terrasses de dérivation et d'autres ouvrages afin d'assurer l'évacuation de l'eau de ruissellement superficielle dans le cadre d'un système de lutte contre l'érosion. |
Les voies d'eau engazonnées
2.0 GÉNÉRALITÉS
| 2.1 | La conception et la construction des voies d'eau engazonnées doivent être conformes aux dispositions du chapitre 7 intitulé « Grassed Waterways and outlets » du USDA-SCS Engineering Field Manual for Conservation Practices, tel qu'exposé ci-après. |
| 2.2 | Tous les projets de voies d'eau engazonnées doivent respecter le Règlement et les lignes directrices sur la modification des cours d'eau du ministère de l'Environnement, y compris les règlements 90-80 et 90-120 établis en vertu de la Loi sur l'assainissement de l'eau et révisés en 1993. |
3.0 PLANIFICATION ET CONCEPTION
| 3.1 | La capacité minimale de la voie d'eau doit permettre l'évacuation du débit de pointe prévu durant un orage de 24 heures sur une période de 10 ans. Lorsque la voie doit être utilisée commun sortie d'évacuation pour un autre ouvrage de conservation ou dans une zone urbaine ou résidentielle, la capacité est accrue pour supporter une fréquence nominale plus élevée (orage de 24 heures sur une période de 25 ans). |
| 3.2 | L'évacuation nominale utilisée pour établir la capacité de la voie d'eau engazonnée doit être calculée avec la méthode USDA-SCS EFM2 ou la méthode TR55. |
| 3.3 | En général, la coupe transversale de la voie d'eau engazonnée doit être parabolique pour réduire le risque de formation de méandres. On recommande une coupe transversale trapézoïdale pour les pentes plus abruptes et aux endroits où le débit d'évacuation est plus considérable. Voir la figure 1 - Coupes transversales de voies d'eau engazonnées. |
| 3.4 | La profondeur minimale de la voie engazonnée est de 0,3 mètre (1 pied). La profondeur est augmentée au besoin pour évacuer correctement l'eau de terrasses de déviation et d'autres ouvrages conçus pour se déverser dans la voie d'eau et pour assurer un bon drainage des rangs. On recommande des talus de 6:1 à 8:1 pour améliorer la traverse de la voie d'eau et l'aptitude du sol pour la culture |
| 3.5 | La largeur maximale de la voie d'eau engazonnée doit être inférieure à 20 m (66 pi), sauf dans les cas où l'on ne peut utiliser d'autres lieux ou méthodes convenables pour l'évacuation des eaux. La largeur minimale doit être supérieure à 6 mètres (20 pi) lorsque la voie est traversée par des machines agricoles. |
| 3.6 | Quand le débit de pointe nominal est plus grand que 2,8 m3/s (100 pi3/s) ou que la vitesse nominale est supérieure à la vitesse admissible, la voie d'eau doit être munie d'un centre empierré, d'un tapis anti-érosion non dégradable ou d'une combinaison d'autres ouvrages de conservation spéciaux pour permettre l'évacuation sécuritaire de l'eau. |
| 3.7 | Il faut installer au besoin un système de drainage souterrain pour éliminer le débit continu ou de base dans la voie et pour obtenir les conditions propices à la croissance végétative. Les drains sont situés de chaque côté de la voie d'eau, et ils ne doivent pas être installés dans la partie centrale représentant les deux tiers de la voie d'eau. |
| 3.8 | Les vitesses maximales admissibles sont établies conformément aux valeurs indiquées dans le tableau ci-après, et elles sont recommandées dans le manuel SCS, EFMH (pièce 7.3). |
| Couvert | Pente (%) |
Vitesse admissible | |
| Sols résistants à l'érosion m/s (pi/s) |
Sols facilement érodés m/s (pi/s) |
||
Mélange de fétuque élevée (70 %) |
<5 de 5 à 10 plus de 10 | 2.13 (7) 1.82 (6) 1.52 (5) |
1.52 (5) 1.22 (4) 0.91 (3) |
| Mélange de graminées Alpiste | <5 5-10 |
1.52 (5) 1.22 (4) |
1.22 (4) 0.91 (3) |
| Agrostide blanche Luzerne Fétuque rouge | <5 | 1.06 (3.5) | 0.76 (2.5) |
| 3.9 | Dans le cas des voies d'eau empierrées au centre, on peut accroître de 2 pi/s la vitesse maximale admissible indiquée dans tableau précédent, ou utiliser la vitesse maximale admissible pour les sols résistants à l'érosion. |
4.0 CONSTRUCTION ET ENTRETIEN
| 4.1 | Les arbres, les arbustes, les souches, les obstacles et toute autre matière nuisible doivent être enlevés des lieux et détruits d'une manière conforme aux critères environnementaux et au bon fonctionnement de la voie d'eau. |
| 4.2 | La voie d'eau doit être creusée ou modelée conformément aux conditions requises pour respecter la présente norme, et elle doit être exempte de saillies ou d'autres irrégularités qui peuvent modifier le débit normal.. |
| 4.3 | La terre arable enlevée du lieu d'excavation doit être replacée à l'étape finale de nivellement pour favoriser une bonne croissance végétative. |
| 4.4 | On doit tasser le remblai ou installer des pierres au besoin, afin de prévenir un tassement trop considérable ou non uniforme du sol qui pourrait éventuellement endommager la voie d'eau. |
| 4.5 | Lorsqu'une trop grande quantité de terre arable est enlevée durant la construction de la voie d'eau, on l'utilise pour modeler le terrain ou construire un chemin, ou on la place à un endroit inutilisé à l'extérieur de la voie d'eau. |
| 4.6 | Dans le cas des voies d'eau engazonnées qui sont conçues et construites dans le cadre d'un système de déviation des eaux de ruissellements de leur sortie d'évacuation naturelle, on doit obtenir la permission écrite des propriétaires fonciers situés en aval et en amont, ou du ministère des Transports lorsqu'on prévoit utiliser les fossés en bordure des routes. |
| 4.7 | Il faut obtenir un permis de modification des cours d'eau du Nouveau-Brunswick pour aménager des voies d'eau dont l'évacuation a lieu directement dans un cours d'eau naturel, comme un lac, une rivière ou un ruisseau. |
| 4.8 | Tous les travaux de construction doivent être exécutés selon les normes pour diminuer l'érosion du sol, à une période qui permet de procéder à l'ensemencement avant le 31 août afin qu'une bonne couverture végétale puisse être établie pour protéger le sol contre l'eau de ruissellement à l'automne et au printemps. Lorsque la construction a lieu après le 31 août, il faut installer dans la voie d'eau un tapis anti-érosion approprié pour limiter les dégâts causés par l'eau de ruissellement en attendant que la couverture végétale puisse être établie l'été suivant. |
| 4.9 | On utilise des tapis anti-érosion à la place de fossés temporaires pour favoriser le bon établissement de la couverture végétale dans la voie d'eau. La largeur du tapis installé doit être égale à la largeur de la voie d'eau nécessaire pour évacuer de façon sécuritaire l'eau d'un orage de 24 heures sur un période de cinq ans. |
| 4.10 | Le propriétaire de la voie d'eau engazonnée est renseigné aux sujets des pratiques complémentaires de conservation du sol et des procédures applicables pour l'entretien des voies d'eau engazonnées. |
| 4.11 | Les voies d'eau engazonnées doivent être bien chaulées, fertilisées et ensemencées avec un mélange de graminées recommandé pour la conservation, et il faut entretenir un couvert végétal permanent et exempt de mauvaises herbes. |
Coupes transversales types de voies d'eau.
Le ministère de l'Agriculture, des Pêches et de l'Aquaculture du Nouveau-Brunswick se réserve le droit de modifier la norme précitée en tout temps.