Gouvernement du Nouveau-Brunswick

LES TROIS R : UN SURVOL

Au Canada, nous disposons d'un vaste territoire riche en ressources où vit une population relativement peu nombreuse. Pendant longtemps, nous avons cru que nos richesses étaient inépuisables. Cette situation a sans doute contribué à faire du Canada l'un des pays où le gaspillage est le plus excessif à l'échelle mondiale. Peu importe l'endroit, les ressources ne sont pas illimitées.

Les combustibles fossiles et les minerais métalliques, comme l'étain, figurent parmi nos ressources « non renouvelables ». C'est-à-dire qu'un jour nous les épuiserons. Il est impossible de prédire quand une telle situation se produira. Mais ce phénomène est certainement irréversible et l'épuisement des ressources deviendra éventuellement une réalité. Les terres disponibles sont également limitées.

Lorsque nous utilisons un terrain pour l'élimination des ordures, il devient inutilisable pour des projets plus fructueux comme la culture de produits alimentaires ou des mesures en faveur de la faune et de la flore. Même nos ressources « renouvelables » peuvent être épuisées si elles sont surexploitées sans que la nature ait le temps de les renouveler. Les arbres ont besoin de temps pour croître; les poissons et les animaux sauvages doivent atteindre leur pleine maturité avant de pouvoir se reproduire.

Il est impossible de créer de toutes nouvelles ressources une fois que les ressources actuelles ont été épuisées, ou lorsque les ravages de la pollution les auront rendues impropres à tout usage. Ce que nous pouvons faire (et devons faire pour combler les besoins des prochaines générations) c'est d'utiliser nos ressources de façon plus efficace en gaspillant moins et en produisant moins de déchets.

Au Nouveau-Brunswick, chaque personne produit une demi-tonne d'ordures chaque année. Il est toutefois encourageant de constater que cette tendance est à la baisse - nous avons produit 40 % moins de déchets entre 1989 et 2000. Et nous gérons nos déchets de façon beaucoup plus judicieuse qu'auparavant en tenant compte de la protection environnementale.

Dans le passé, des centaines de dépotoirs non réglementés étaient dispersés dans l'ensemble du Nouveau-Brunswick. Une quantité de déchets dangereux de toutes sortes y étaient déposés avec les ordures ménagères. Le brûlage en plein air a permis de régler les problèmes des odeurs nauséabondes et des animaux indésirables, mais cette mesure s'est traduite par une pollution atmosphérique et des risques pour la santé humaine. Le lixiviat du site s'écoulait librement vers les lacs et les cours d'eau à proximité. Cette situation représentait une menace pour les sources d'approvisionnement en eau potable des habitations environnantes.

En réponse aux inquiétudes croissantes du public, le gouvernement provincial a décidé d'adopter des normes environnementales plus rigoureuses. Dans le sillage du Plan de gestion des déchets solides du Nouveau-Brunswick, publié en 1987, un réseau de Commissions régionales de gestion des déchets solides a été établi. Chacune des commissions devait gérer les déchets dans son territoire respectif.

De région en région, les anciens dépotoirs non sécuritaires ont progressivement été remplacés par un réseau de lieu d'enfouissement sanitaire et de stations de transfert modernes dans l'ensemble de la province. Le ramassage habituel des ordures en bordure de route, assuré pendant des années par les municipalités, s'est élargi pour s'étendre aux régions non constituées lors de la fermeture des dépotoirs.

Après plus d'une décennie d'efforts intenses et grâce à l'investissement de plus de 75 millions de dollars, le Nouveau-Brunswick dispose maintenant de l'un des systèmes d'élimination de déchets les plus respectueux de l'environnement au Canada. Au cours de cette période, nous avons amorcé notre programme de recyclage sur une bonne note - grâce à la collaboration de bénévoles et du secteur privé des communautés dans l'ensemble de la province, et grâce à l'adoption de lois innovatrices en matière environnementale.

La mise en place d'une gestion intégrée des déchets dans la province a évolué au fil des ans. En 2001, le « Réacheminement et la Réduction des déchets : Un plan d'action pour le Nouveau-Brunswick », énonçait la stratégie de la province pour la gestion, la réduction et le réacheminement des déchets solides pour les cinq prochaines années. Il s'agit d'un plan en 10 volets comportant des initiatives clés qui aideront à façonner l'avenir économique et environnemental du Nouveau-Brunswick.

Nous sommes maintenant prêts à concentrer nos efforts sur la réduction et le réacheminement des déchets - pour réacheminer les déchets autrement destinés à nos sites d'enfouissement en réduisant la quantité des déchets produits, en réutilisant des matériaux qui deviendraient autrement des déchets, et en effectuant le recyclage.

Les Trois « R »

L'idée des « Trois R » n'est évidemment pas nouvelle. Elle reflète les habitudes de dépenses prudentes des générations précédentes, qui utilisaient de vieux vêtements pour en faire des courtepointes, conservaient les os de la dinde pour en faire de la soupe, et trouvaient de nouvelles utilités aux vieux morceaux de ferraille. Ces habitudes sont maintenant devenues plus importantes que jamais, puisque les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises apprennent comment il est possible d'économiser l'argent, conserver les ressources, et contribuer à un environnement plus sain… uniquement en modifiant leur perception à l'égard des déchets.

Le défi à relever consiste à vivre en produisant moins de déchets, de façon à jouir d'un environnement plus sain pour nous et pour les générations à venir. Bien sûr, cette tâche peut parfois sembler insurmontable. Mais il suffit de trois étapes seulement pour obtenir des résultats tangibles et durables! Réduire. Réutiliser. Recycler.