Gouvernement du Nouveau-Brunswick

Le bassin du Paléozoïque tardif des Maritimes des provinces de l’Atlantique est un bassin successeur étendu qui s’est formé dans le sillage de l’orogenèse du Dévonien précoce à moyen acadienne. Au Nouveau-Brunswick, le bassin se caractérise par des accumulations épaisses de roches en prédominance sédimentaires s’étant déposées dans des environnements alluviaux, fluviatiles, lacustres et marins. L’exploration dans le segment du Sud du Nouveau-Brunswick du bassin des Maritimes est actuellement axée sur un vaste éventail de ressources de minéraux métallifères et d’hydrocarbures économiquement exploitables et qui pourraient l’être.

Des recherches ont permis de déterminer que des intervalles stratigraphiques particuliers à l’intérieur de l’amas sédimentaire ont produit l’apparition et l’accumulation des ressources et que le passé structural et sédimentaire du bassin a joué des rôles critiques dans la formation et la distribution des gîtes ainsi que dans les moments où celles-ci sont survenues.

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Distribution des roches du Dévonien tardif-Permien du bassin des Maritimes

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Distribution des sous-bassins et des soulèvements dans le bassin des Maritimes

 

Carte géologie régionale

Carte géologique simplifiée du Sud-Ouest du Nouveau-Brunswick. Cliquer sur les noms des groupes en bleu dans la légende de la carte pour obtenir des descriptions détaillées. Les points bleus numérotés constituent des liens avec les descriptions des lieux de halte de l’excursion.    
        

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Colonne stratigraphique schématique

Échelle stratigraphique des formations carbonifères dans le Sud-Est du Nouveau-Brunswick et la province voisine de la Nouvelle-Écosse.   
        

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Cette échelle stratigraphique fait part des principaux groupes de strates présents à l’intérieur du bassin des Maritimes dans le Sud-Est du Nouveau-Brunswick. Le bassin est rempli de façon caractéristique de roches en prédominance sédimentaires s’étant déposées dans des environnements alluviaux, fluviatiles, lacustres et marins. Des recherches ont permis de déterminer que des intervalles stratigraphiques particuliers à l’intérieur de l’amas sédimentaire ont produit l’apparition et l’accumulation de ressources d’hydrocarbures. Le passé structural et sédimentaire du bassin a aussi joué des rôles critiques dans la formation et la distribution de ces gîtes ainsi que dans les moments où celles-ci sont survenues.

Cliquer sur les noms des formations pour obtenir des descriptions détaillées.

 

Ressources en minéraux métalliques

On distingue trois principaux types de venues de sulfures de métaux communs dans les roches carbonifères:

  • des venues filoniennes (barite +/- calcite +/ quartz +/- célestine) associées à des failles délimitant le bassin;
  • des venues de type vallée du Mississippi (Pb-Zn encaissé dans du carbonate marin) restreintes au calcaire marin du groupe de Windsor dans ce secteur;
  • des venues en couches rouges continentales (Cu-Pb-Zn-Ag) associées à des matières végétales carbonisées ou à de la pyrite diagénétique à l’intérieur de masses de grès fluviatiles grises au-dessus
  • de séquences en couches rouges épaisses +/- d’évaporite.

On distingue deux principaux types de venues d’uranium dans les roches carbonifères:

  • des venues volcanogènes stratoïdes
  • des venues dans des roches sédimentaires stratoïdes    
 

Ressources en hydrocarbure

Le bassin des Maritimes abrite deux sous-bassins profonds reconnus pour leur potentiel pétrolier: le sous-bassin de 3 700 kilomètres carrés de Moncton et le sous-bassin de 800 kilomètres carrés de Sackville. Soixante-dix-neuf puits d’exploration et 181 puits de développement et de production ont été forés dans ces sous-bassins au cours des 100 dernières années.

Cette région du Nouveau-Brunswick est reconnue depuis longtemps comme secteur de production de pétrole et de gaz naturel, soit depuis la découverte du champ de Stoney Creek près de Moncton en 1909. Tout au long de son histoire de 80 ans, le champ de Stoney Creek a produit 30 milliards de pieds cubes de gaz non corrosif et environ 800 000 barils d’huile paraffinique.

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Les récentes activités d’exploration dans le champ historique de Stoney Creek ont compris un levé sismique tridimensionnel réalisé au-dessus du champ et un programme de forage de puits horizontaux dans le principal réservoir de grès productif. On a effectué un vaste essai d’environ 24 puits de réserves inexploitées de gaz et de six puits de pétrole pour vérifier la capacité de production.

Le gouvernement provincial a réalisé une découverte importante de gaz naturel dans le champ gazier McCully près de Sussex en 2000. Ce champ abrite présentement deux puits producteurs alimentant en combustible l’usine de potasse de la Potash Corporation of Saskatchewan Inc. (PCS) à un débit de 2 millions de pieds cubes par jour. Dix-sept puits ont déjà été forés et sont prêts à produire, tandis que 16 autres puits sont prévus au cours de deux prochaines années. On estime que le champ McCully abrite des ressources en place d’un billion de pieds cubes de gaz naturel. Des plans ont été soumis en vue de la construction d’un embranchement de 45 kilomètres de longueur qui raccordera le champ McCully à la canalisation principale de la Maritimes & Northeast. Le gazoduc devrait être terminé avant mai 2007.

Le «gaz naturel de schiste» représente une autre ressource en hydrocarbures éventuelle possible au Nouveau-Brunswick. Cette source passablement non classique de gaz naturel est devenue au cours de la dernière décennie une ressource contribuant de façon appréciable aux réserves de gaz naturel d’Amérique du Nord. Les ressources gazières non classiques représentent actuellement, à titre d’exemple, près de 10 % de la production totale de gaz naturel aux États-Unis. En 1985, une centaine de puits de gaz de schiste avaient été forés en Amérique du Nord; on en dénombre aujourd’hui plus de 12 000.

Au Nouveau-Brunswick, les schistes organiques ont constitué les roches mères du gaz naturel que renferment maintenant les réservoirs de grès conventionnels, comme ceux de Stoney Creek et de McCully. On croit que les schistes riches en matières organiques épais de la Formation d’Albert au Nouveau-Brunswick pourraient receler des volumes substantiels de gaz naturel. Les schistes d’Albert ne constituent qu’un exemple des nombreux schistes similaires dans les autres bassins terrestres et marins de l’Est du Canada.

 

Ressources en Potasse

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Des couches d’épaisseurs substantielles de sels potassiques, sodiques et magnésifères se sont accumulées dans trois secteurs du sous-bassin de Moncton, nommément les gîtes de potasse/sel de Penobsquis, du lac Cassidy et de Millstream. Cliquer sur les points bleus pour obtenir plus de renseignements au sujet de chaque gîte.

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Les gîtes sont situés à l’intérieur du groupe du Carbonifère précoce de Windsor. Le texte qui suit décrit la stratigraphie du groupe de Windsor.

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Sommaire Sédimentaire
Deux cycles évaporitiques sédimentaires sont représentés dans le sous-bassin de Moncton près de Sussex. Le premier épisode et le plus marqué a mené à la sédimentation d’une séquence régionale de carbonate/sulfate (formations de Parleeville, Gays River, Macumber/Formation d’Upperton) comportant des évaporites fortement concentrées (Formation de Cassidy Lake), conservées dans des dépressions sédimentaires locales: l’une à cinq kilomètres à l’est de Sussex (Penobsquis), une deuxième à environ 25 kilomètres au sud-ouest (lac Cassidy) et une troisième à dix kilomètres à l’ouest (Millstream). À Penobsquis et dans le secteur du lac Cassidy, les évaporites basales sont constituées de sel gemme propre accompagné d’une quantité restreinte d’anhydrite, tandis qu’à proximité, à Millstream, le même intervalle est représenté par de l’argilite. Ces unités sont ensuite recouvertes, dans les trois gîtes, de sel gemme argileux, puis de potasse (sylvinite), et sont coiffées d’une unité de sel gemme hétérogène interlitée d’épaisseurs diverses de sylvinite et, par endroits, de carnallite.

Les gîtes d’évaporite de premier cycle présentent ces caractéristiques:

  • Ils comportent des séquences de potasse extrêmement épaisses, en particulier dans le membre de sel gemme supérieur à Millstream, malgré la superficie limitée du gîte.
  • Les gîtes de Penobsquis et du lac Cassidy affichent des signes de sédimentation en eaux profondes à peu profondes, tandis que l’opposé semble le cas à Millstream.
  • Un cortège diversifié de borates prédomine dans la partie supérieure de sel gemme de tous les gîtes.

Les gîtes de Penobsquis et du lac Cassidy correspondent au remplissage de dépressions profondes à l’extrémité sud du sous-bassin de Moncton par des sels provenant de saumures marines s’étant progressivement concentrées dans une série d’avant-bassins et modifiées par des solutions hydrothermales. Des eaux salées amères (liquide amer qui reste après que le sel de l’eau de mer s’est cristallisé) provenant de stades plus importants de ce remplissage ont périodiquement été évacuées dans la dépression plus éloignée et isolée de Millstream, ce qui a mené au développement d’une couche d’une épaisseur extrême de sels de potasse et de magnésium.

Cette sédimentation a pris abruptement fin avec un second afflux considérable de la mer de Windsor dans le sous-bassin de Moncton. Même si celui-ci n’a pas été aussi étendu que le premier, une séquence d’évaporites d’eaux peu profondes (Formation de Clover Hill) s’est déposée dans les secteurs bas des dépressions sédimentaires initiales de la région de Sussex. Les saumures associées à cette seconde transgression n’ont pas atteint des niveaux de concentration entraînant le dépôt de sels de potassium et de magnésium. La plupart des dépôts présentent plutôt une prédominance de sulfate avec des venues localisées de sel gemme argileux. Cette phase de sédimentation a graduellement pris fin au fur et à mesure que la sédimentation continentale a enfoui l’ensemble de la séquence d’évaporites de Windsor.