Gouvernement du Nouveau-Brunswick

Extraits de Mi’kmaq & Maliseet:
First Nations of the Maritimes, par Robert Leavitt

oral_history_1

L'histoire orale se façonne notamment à partir de récits d'événements passés qui décrivent des gens, des lieux, des arbres généalogiques (noms des ancêtres et liens généalogiques), des régions reculées et des événements locaux.

Les chercheurs découvrent parfois des documents qui confirment les récits transmis oralement, mais l'histoire orale reste souvent le seul moyen de connaître certains éléments du passé.

 

oral_history_2

Les peuples de tradition orale ont mis au point des méthodes pour assurer l'exactitude des faits relatés. Par exemple, ils répétaient souvent les noms de leurs ancêtres et des régions d'où ceux-ci provenaient pour les garder en mémoire.

Ils profitaient d'occasions spéciales pour réciter des noms, des liens de parenté ainsi que des événements et leur chronologie, et ils le faisaient dans un ordre et d'une façon spécifique.

Lors des mariages et des funérailles, les anciens des tribus malécites et micmaques indiquaient les noms de plus de dix générations d'ancêtres.

Dans l'Europe ancienne, l'Iliade et l'Odyssée, récits épiques de la Guerre de Troie, ont été racontés oralement durant des siècles avant que le poète grec Homère ne les immortalise sur papier.

Plus de deux mille ans plus tard, on a eu recours à l'histoire orale pour déterminer le lieu exact où la guerre avait eu lieu.

Parmi les Amérindiens du nord-est, plusieurs nations ont formé des alliances telles les confédérations iroquoienne, delaware et crie. Au milieu du XVIIIe siècle, les peuples indiens du Maine et des Maritimes ont fondé la Confédération Wabanaki (wa-ba-NAH-ki) dans le cadre de la conclusion d'un accord de paix avec les Mohawks, leurs anciens ennemis.

Cette confédération regroupait les Mohawks et leurs alliés, les Ottawas et les Wabanakis (Mi'kmaqs, Malécites, Passamoquoddys, Penobscots et, brièvement, les Abénaquis de l'Ouest demeurant en Nouvelle-Angleterre et au Québec).

Wabanaki, " terre de l'aube ", représente le Maine et les Provinces maritimes ainsi que leurs habitants, les Mi'kmaqs, les Malécites, les Passamaquoddys, les Penobscots et les Abénaquis.

La plupart de ce que nous savons aujourd'hui de la Confédération Wabanaki nous provient de l'histoire orale.

La vie de la confédération était alimentée de symboles et de cérémonies où le wampum occupait une place importante.

Chaque ceinture ou rang de perles illustrait un message envoyé par une nation à l'ensemble de la Confédération, ou par la Confédération à l'une de ses nations membres.

On conservait les ceintures à Kahnawake en guise de témoignages des échanges passés entre les nations. On les faisait lire à haute voix au cours des rencontres.

Les symboles des wampums ne représentaient pas des mots précis, mais une idée générale du message que devait rendre le délégué devant l'assemblée. Quelques perles libres isolées à l'extrémité représentaient des paroles symboliques, alors que les rangs de perles ornant la fin des wampums décoratifs étaient tressés ou liés.

La Confédération Wabanaki a cessé d'exister en 1862, lorsque les Penobscots s'en sont retirés. Au début des années 1870, les Passamaquoddys, les Malécites et les Mi'kmaqs ont également mis un terme à leur alliance avec les Mohawks.

Les Mi'kmaqs n'avaient jamais participé aux activités de la Confédération autant que les autres nations, mais ils continuèrent d'utiliser les ceintures de wampum pour s'envoyer des messages au sein de leur propre nation à l'occasion de rencontres du Grand Conseil, et ce, jusque dans les années 1990.