La première observation de la pyrale du maïs a été enregistrée au Massachusetts en 1917, et l'insecte a rapidement envahi tout l'Amérique du Nord jusqu'aux Rocheuses à l'ouest. La pyrale du maïs parasite plus de 200 espèces différentes de végétaux, dont le maïs, les pommes de terre, les haricots, les betteraves, le céleri et le poivron. Les producteurs de pommes de terre ont signalé récemment des attaques de l'insecte dans certaines régions des Maritimes.
Description
Lafemelle adulte de la pyrale du maïs mesure de 19 à 25 mm de long, et ses ailes brun pâle sont traversées par une ligne irrégulière foncée. Les mâles sont généralement de plus petite taille et de couleur plus foncée. Les pyrales des deux sexes sont munies de palpes en saillie sur la tête qui ressemblent à un museau, une particularité de cette famille de lepidopteres. Les larves développées mesurent de 15 à 18 mm de long, et on les reconnaît bien à leur tête foncée en forme de capsule et à leurs deux rangées de points foncés sur la partie longitudinale du dos.
Cycle évolutif
La larve complètement développée de la pyrale du maïs passe l'hiver dans la tige de la plante hôte. Elle se transforme en nymphe au printemps et atteint le stade adulte vers la mi-juillet à l'Île-du-Prince-Édouard. On peut s'attendre à l'apparition d'insectes adultes volants après une accumulation de 300 degrés-jours; on calcule les degrés-jours en soustrayant de la température quotidienne moyenne une température de base de 10oC. La ponte est faite en grappes de 15 à 50 oeufs sur l'envers des feuilles du plant de pomme de terre. On distingue de plus en plus la tête noire en forme de capsule de la larve en croissance à l'intérieur de l'oeuf, un indice que l'éclosion est imminente. Les oeufs éclosent de trois à neuf jours après la ponte au Maine, et le délai est probablement le même à l'Île-du-Prince-Édouard. La nouvelle larve se nourrit de feuilles pendant quelques jours, et elle creuse ensuite une galerie dans la tige de la plante. La larve complète son développement dans la tige et se prépare à hiverner.
Dommages aux cultures
La larve pénètre dans la tige et détruit la moelle, le xylème et le phloème. Les plants endommagés sont sensibles au vent et à la sécheresse, et ils risquent plus d'être envahis par des agents pathogènes comme ceux de la jambe noire. Les effets de la pyrale du maïs sur le plant de pomme de terre semblent être fonction du nombre de larves en présence, du stade phénologique de la plante au moment de l'attaque, du cultivar utilisé, de la présence de maladies et d'autres insectes nuisibles, et d'autres facteurs de stress comme la température, l'humidité et la fertilité du sol. Comme les jeunes larves ne restent sur les feuilles que quelques jours, on dispose d'une très brève période pour les combattre avec un insecticide bactérien ou synthétique. Les insecticides ne sont plus efficaces une fois que la larve est entrée dans la tige.
Lutte antiparasitaire
Il n'existe pas encore de seuil d'intervention pour la pyrale du maïs dans les cultures de pommes de terre. Toutefois, des recherches menées à l'Île-du-Prince-Édouard ont indiqué que la présence de 1,2 larve par tige par semaine diminuait de 8 à 9 % le rendement de la variété Russet Burbank. On obtient de bons résultats de dépistage avec des pièges sexuels à eau et un appât à base de phéromone «Iowa». Le piège doit être placé sur une surface gazonnée et adjacente au champ de pommes de terre, et il faut le vérifier souvent pour détecter la présence de mâles adultes. Lorsqu'on trouve des mâles, il faut examiner le champ pour découvrir les grappes d'oeufs. Si on juge qu'une application d'insecticide est nécessaire, on détermine le bon moment pour détruire les larves récemment écloses avant qu'elles pénètrent dans la tige des plantes.