Gouvernement du Nouveau-Brunswick
pic055

La flétrissure bactérienne est causée par la bactérie bacilliforme grampositive Clavibacter michiganense pv sepedonicum (Corynebacterium sepedonicum). Elle causait de graves pertes de rendement au Canada jusqu'au début des années 1970, date à laquelle on a pris des mesures rigoureuses d'inspection des semences et adopté des programmes de lutte contre la maladie. Ces précautions ont permis de réduire au minimum la présence de cette maladie ces dernières années. Il n'existe aucune marge de tolérance pour cette maladie dans les pommes de terre de semence. Le Canada s'est fixé comme objectif d'éliminer complètement cette maladie transmise par les tubercules.

La bactérie hiverne dans les tubercules touchés par une infection variant de faible à moyenne, et ils ne présentent pas nécessairement de symptômes visibles. Dans la région de l'Atlantique, la bactérie n'hiverne pas en terre mais peut survivre dans des plants spontanés de pommes de terre. Elle persiste quelquefois des années dans la pourriture sèche présente dans les sacs de pommes de terre, les cellules de stockage, les machines et sur les murs et les planchers des entrepôts. La maladie est facilement propagée par les couteaux de la trancheuse et par les instruments utilisés pour la plantation, l'arrachage, la manutention, l'entreposage et le transport des pommes de terre.

Les symptômes de la flétrissure bactérienne peuvent apparaître de 60 à 70 jours après la mise en terre, mais les manifestations de la maladie dépendent du climat et du cultivar utilisé. Tous les symptômes de la maladie peuvent être visibles par temps chaud, mais ils sont invisibles ou presque par temps frais. Le premier symptôme est une marbrure jaune pâle sur les feuilles inférieures, qui présentent habituellement des signes de flétrissure. Elle peut se limiter à une seule feuille au début, mais il arrive souvent que la bordure des feuilles touchées se retrousse et s'enroule vers l'intérieur, et il se développe ensuite des plages brun nécrosé. L'infection se propage des feuilles du bas à celles du haut à mesure que la maladie progresse. Le jaunissement des feuilles peut s'intensifier et former une bande jaune brillant entre les nervures. L'infection grave peut flétrir tout le plant et le faire mourir

pic056

Les symptômes sur les tubercules peuvent être visibles à l'arrachage ou dans l'entrepôt, mais certains cultivars et modes de culture dissimulent parfois les symptômes, et il faut recourir à l'épreuve sérologique pour détecter la maladie. L'infection débute souvent sur le talon, et le tissu vasculaire de la pomme de terre tranchée présente des zones d'infection dont la couleur varie de jaune crème à brun pâle. Il arrive souvent que le tubercule tranché soumis à une pression laisse suinter un liquide bactérien épais et caséeux provenant de l'anneau vasculaire, ce qui cause la séparation des tissus. À mesure que la maladie progresse, les tissus entourant le cercle vasculaire sont attaqués et, fréquemment, tout le centre du tubercule se désagrège et il ne reste que l'enveloppe extérieure. Les tubercules affectés peuvent paraître normaux à l'extérieur. Dans les cas graves, la peau est parfois marquée de taches brun rougeâtre pâle qui noircissent graduellement et qui forment de petites dépressions. Des craquelures irrégulières apparaissent souvent à ces endroits. À ce stade, le tubercule peut être infecté par les bactéries de la pourriture molle commune, prendre un aspect gluant et dégager une odeur nauséabonde.

pic057

L'apparition des symptômes varie selon le cultivar de pomme de terre. Ils sont facilement détectables sur les variétés Norchip et Red Pontiac et moyennement visibles sur la variété Russet Burbank, tandis que les cultivars Désirée et Belrus présentent des symptômes moins visibles comme la pourriture des tubercules. On observe rarement des symptômes de flétrissure bactérienne sur certains cultivars comme Teton et Urgenta, mais des analyses en laboratoire et sur le terrain permettent d'extraire facilement la bactérie pathogène des tubercules des deux cultivars qui sont infectés mais qui ne présentent pas de symptômes. Certaines conditions culturales permettent à de nombreux cultivars de dissimuler tous les symptômes de la maladie.

La maladie se propage surtout au moment de la plantation lorsque les tubercules de semence sont coupés ou que l'on utilise une planteuse à pics. Les bactéries des tubercules infectés envahissent les surfaces fraîchement coupées de la semence. Seules les pommes de terre (S. tuberosum) sont infectées dans la nature, mais l'organisme peut être utilisé en laboratoire pour infecter la betterave à sucre, la tomate, l'aubergine et un grand nombre de solanacées.

La maladie se propage surtout au moment de la plantation lorsque les tubercules de semence sont coupés ou que l'on utilise une planteuse à pics. Les bactéries des tubercules infectés envahissent les surfaces fraîchement coupées de la semence. Seules les pommes de terre (S. tuberosum) sont infectées dans la nature, mais l'organisme peut être utilisé en laboratoire pour infecter la betterave à sucre, la tomate, l'aubergine et un grand nombre de solanacées

Lutte

Les seuls moyens de lutte pratiques consistent à planter des tubercules certifiés et déclarés sains ainsi qu'à appliquer des méthodes d'assainissement rigoureuses. Les producteurs soucieux d'éviter la maladie doivent respecter certains règlements phytosanitaires. Il faut bien nettoyer et frotter pour éliminer la boue et les débris encroûtés sur tout l'outillage servant à la plantation, à la culture et l'arrachage, comme les caisses, les barils, les boîtes et les sacs. Les désinfectants n'agissent convenablement que sur des surfaces relativement propres. Les désinfectants doivent être préparés à la concentration voulue, et ils doivent entrer en contact avec toutes les surfaces et les conserver humides pendant au moins une demi-heure après le traitement. L'application de vapeur sous 690 kPa de pression donne d'excellents résultats. L'outillage partagé avec un autre producteur doit être nettoyé et désinfecté avant l'usage ou l'entreposage. Consulter la publication no 1300A pour connaître les désinfectants recommandés. Il faut désinfecter l'outillage avant de planter des pommes de terre ayant des numéros de certification différents. Enlever toutes les pommes de terre de rebut et les détruire par enfouissement, par congélation ou par arrosage avec un herbicide. La culture des pommes de terre ne doit pas être faite dans un champ touché par la flétrissure bactérienne pendant au moins deux à trois ans ou jusqu'à la destruction totale des plants spontanés. Acheter des semences certifiées ou de qualité supérieure chez un fournisseur qui garantit qu'elles sont saines, et les entreposer dans un endroit propre et désinfecté. Jeter tous les sacs de pommes de terre utilisés.