Il est très important de bien entretenir et préparer les arracheuses de pommes de terre avant la période de la récolte. Effectuer quelques essais pour vérifier si tout le matériel est en bon état et si le conducteur de la machine et les autres travailleurs en connaissent bien le fonctionnement. Pour éviter les accidents inutiles, il est bon de procéder à un examen complet des procédures et règles de sécurité, notamment au démontage et à l'assemblage de l'arracheuse et à la vérification des vêtements et du matériel de protection.
Caractéristiques de l'arracheuse et réduction
La procédure d'arrachage des pommes de terre a énormément changé dans la région ces dernières années. Presque tous les producteurs ont adopté l'arracheuse et utilisent l'andaineuse, et le convoyeur à chaînes cède la place au convoyeur à bandes sur les machines.
Il faut bien choisir les pas de la chaîne, le groupe de chaînons (agencement de la position des chaînons vers le haut, à l'horizontal et vers le bas) et l'épaisseur d'enrobage des chaînons (espace réel entre les chaînons) lorsqu'on veut remplacer le convoyeur à chaînes par le convoyeur à bandes. L'adaptation est nécessaire si l'on veut maintenir une bonne séparation du sol, car le convoyeur à bandes a une action moins brutale que le convoyeur à chaînes.
Les renseignements accessibles sur la réduction des meurtrissures indiquent que l'on peut réaliser de grandes économies en procédant à des modifications ou des réglages relativement simples sur les machines d'arrachage. Le degré de réduction varie en fonction d'un certain nombre de facteurs comme la variété de pomme de terre, la présence de pierres et de mottes dans la terre, la température, le type de sol, l'état du matériel et les méthodes d'exploitation. Une des plus importantes règles pour réduire les dégâts au minimum consiste à faire avancer les pommes de terre sans heurts sur des bandes ou des chaînes remplies à capacité. Il faut donc utiliser la machine au maximum de sa capacité ou presque.
La réduction des meurtrissures peut débuter à l'avant du premier pont. Lorsque les conditions le permettent, un soc qui pousse les pommes de terre en tangente jusqu'au pont prévient les meurtrissures à l'endroit où les barres d'arrachage entrent en contact avec les tubercules. Dans le cas où l'on utilise une andaineuse, un pont pleine largeur sur l'arracheuse empêche les tubercules de passer par-dessus le diviseur central, où il peut se produire de graves blessures. L'agitation doit être faite le plus bas possible sur le premier pont, afin d'assurer le meilleur coussin de sol possible. L'addition d'un matériel autonettoyant sur les parois de tous les ponts permet d'éviter en grande partie l'accumulation de terre qui peut faire rouler les tubercules vers l'arrière. Laisser la terre se déposer sur le deuxième pont, où elle servira de coussin pour les pommes de terre à ce point. Certaines conversions et modifications (comme une gouttière en «S») permettent de réduire la chute le plus possible et de la limiter à une hauteur de 15 cm.
Le producteur doit vérifier souvent la progression des pommes de terre dans l'arracheuse et examiner tous les points de transfert entre les convoyeurs d'entrée et de sortie. Il peut ainsi déterminer les endroits où il faut ajouter un coussinage et des déflecteurs pour éviter la perte de tubercules et réduire les meurtrissures. On doit porter une attention spéciale aux appareils de séparation du sol qui agitent les tubercules en même temps que la terre, les pierres et les mottes. On utilise ces appareils en cas de nécessité absolue, à très faible vitesse.
Les rampes larges (92 cm) des nouvelles arracheuses peuvent occasionner d'un côté la chute sur une très faible hauteur et, de l'autre côté, la chute sur une grande hauteur. Pour rectifier le problème, certains exploitants chargent désormais le côté droit du chariot en premier, puis le côté gauche. La méthode acceptée de répartir la charge consiste à empiler les tubercules dans un mouvement continu d'avant vers l'arrière vers l'avant pour ne pas empiler les tubercules sur plus de 45 cm de haut à la fois. On réduit ainsi les meurtrissures en limitant la hauteur de la chute et le roulement des tubercules. Les boîtes coussinées réduisent aussi les dommages en amortissant la chute des premières pommes de terre. On a également constaté que la protection était meilleure au déchargement dans une trémie de réception lorsque les boîtes de chargement en vrac sont munies d'une porte à rabattement arrière pleine largeur.
Tenir les convoyeurs aussi remplis que possible et régler leur vitesse (capacité) en fonction du volume de pommes de terre qui circulent sur les convoyeurs. Les rapports entre la vitesse des ponts et la vitesse d'avancement établis et validés à l'Île-du-Prince-Édouard sont présentés. Ne pas oublier que la vitesse du premier et du deuxième pont dépend des conditions dans lesquelles se déroule l'arrachage. La vitesse des ponts exprimée en pourcentage de la vitesse d'avancement est présentée à la droite du tableau. Un conducteur peut modifier la vitesse de fonctionnement de l'arracheuse en utilisant la transmission pour changer la vitesse d'avancement. La capacité de la section transporteuse de l'arracheuse peut être modifiée en réglant la soupape des gaz. Par conséquent, lorsque l'arracheuse a été réglée pour l'échelle des vitesses présentée dans le tableau, on peut s'adapter à de nombreuses conditions de sol ou de culture en variant un peu la vitesse du moteur ou la vitesse d'avancement. De nombreux producteurs signalent une augmentation de la capacité globale de leur machine et une réduction considérable des meurtrissures.
Les rapports entre la vitesse des ponts et la vitesse d'avancement établis au Nouveau-Brunswick ne sont pas les mêmes que ceux utilisés à l'Île-du-Prince-Édouard à cause des conditions pédologiques et climatiques différentes. En raison de la configuration des terrains qui se trouvent dans la zone de production des pommes de terre au Nouveau-Brunswick, on recommande de ne jamais faire tourner le deuxième pont à une vitesse inférieure à 1,6 km/h pour que les pommes de terre ne tombent pas par-dessus la traverse arrière. La vitesse d'avancement moyenne doit varier de 1,6 à 2,5 km/h au Nouveau-Brunswick. Les rapports à observer pour la vitesse des ponts ne doivent pas s'écarter par plus de 10 % de ceux indiqués dans le tableau. Les données du tableau correspondent à un régime constant du tracteur. En modifiant le régime du tracteur et en choisissant un engrenage différent, le conducteur peut faire varier le rapport entre la vitesse des ponts et la vitesse d'avancement lorsque le temps est très humide ou très sec durant la récolte.
On sait que les conditions varient beaucoup dans la région et que les chiffres exacts présentés dans le tableau ne sont pas nécessairement applicables à toutes les zones. Les éléments fondamentaux sont toutefois valables et permettent d'établir les vitesses et les rapports qui conviennent à une zone particulière. Communiquez avec les spécialistes du génie agricole de votre région pour obtenir plus de détails.
Les turbines de nettoyage peuvent aussi causer un problème. À l'intérieur de cette section, le fond du tablier de triage doit être recouvert d'un matériel autonettoyant pour empêcher l'accumulation de terre. L'arête qui sépare la turbine de nettoyage et les ponts doit être coussinés avec du caoutchouc pour recouvrir les têtes des boulons. Il est bon d'enlever le pont inférieur du convoyeur à chaînes et d'installer une cuvette ou un groupe de barres coussinées. Il est possible d'augmenter l'efficacité moyenne de 7 à 10 % en assurant l'étanchéité de la section. Un autre avantage de la prévention des fuites dans la turbine de nettoyage est le fait que l'on obtient une séparation uniforme qui régularise le chargement et réduit les meurtrissures. Le placement du déversoir le plus bas possible permet d'évacuer les grosses pierres sans trop endommager les tubercules et de maximiser la surface de séparation.
RAPPORT ENTRE LA VITESSE DES PONTS ET LA VITESSE D'AVANCEMENT DE
L'ARRACHEUSE
(Conditions à l'Île-du-Prince-Édouard)