Gouvernement du Nouveau-Brunswick

Il est très important de bien entretenir et préparer les arracheuses de pommes de terre avant la période de la récolte. Effectuer quelques essais pour vérifier si tout le matériel est en bon état et si le conducteur de la machine et les autres travailleurs en connaissent bien le fonctionnement. Pour éviter les accidents inutiles, il est bon de procéder à un examen complet des procédures et règles de sécurité, notamment au démontage et à l'assemblage de l'arracheuse et à la vérification des vêtements et du matériel de protection.

Caractéristiques de l'arracheuse et réduction

La procédure d'arrachage des pommes de terre a énormément changé dans la région ces dernières années. Presque tous les producteurs ont adopté l'arracheuse et utilisent l'andaineuse, et le convoyeur à chaînes cède la place au convoyeur à bandes sur les machines.

Il faut bien choisir les pas de la chaîne, le groupe de chaînons (agencement de la position des chaînons vers le haut, à l'horizontal et vers le bas) et l'épaisseur d'enrobage des chaînons (espace réel entre les chaînons) lorsqu'on veut remplacer le convoyeur à chaînes par le convoyeur à bandes. L'adaptation est nécessaire si l'on veut maintenir une bonne séparation du sol, car le convoyeur à bandes a une action moins brutale que le convoyeur à chaînes.

Les renseignements accessibles sur la réduction des meurtrissures indiquent que l'on peut réaliser de grandes économies en procédant à des modifications ou des réglages relativement simples sur les machines d'arrachage. Le degré de réduction varie en fonction d'un certain nombre de facteurs comme la variété de pomme de terre, la présence de pierres et de mottes dans la terre, la température, le type de sol, l'état du matériel et les méthodes d'exploitation. Une des plus importantes règles pour réduire les dégâts au minimum consiste à faire avancer les pommes de terre sans heurts sur des bandes ou des chaînes remplies à capacité. Il faut donc utiliser la machine au maximum de sa capacité ou presque.

La réduction des meurtrissures peut débuter à l'avant du premier pont. Lorsque les conditions le permettent, un soc qui pousse les pommes de terre en tangente jusqu'au pont prévient les meurtrissures à l'endroit où les barres d'arrachage entrent en contact avec les tubercules. Dans le cas où l'on utilise une andaineuse, un pont pleine largeur sur l'arracheuse empêche les tubercules de passer par-dessus le diviseur central, où il peut se produire de graves blessures. L'agitation doit être faite le plus bas possible sur le premier pont, afin d'assurer le meilleur coussin de sol possible. L'addition d'un matériel autonettoyant sur les parois de tous les ponts permet d'éviter en grande partie l'accumulation de terre qui peut faire rouler les tubercules vers l'arrière. Laisser la terre se déposer sur le deuxième pont, où elle servira de coussin pour les pommes de terre à ce point. Certaines conversions et modifications (comme une gouttière en «S») permettent de réduire la chute le plus possible et de la limiter à une hauteur de 15 cm.

Le producteur doit vérifier souvent la progression des pommes de terre dans l'arracheuse et examiner tous les points de transfert entre les convoyeurs d'entrée et de sortie. Il peut ainsi déterminer les endroits où il faut ajouter un coussinage et des déflecteurs pour éviter la perte de tubercules et réduire les meurtrissures. On doit porter une attention spéciale aux appareils de séparation du sol qui agitent les tubercules en même temps que la terre, les pierres et les mottes. On utilise ces appareils en cas de nécessité absolue, à très faible vitesse.

Les rampes larges (92 cm) des nouvelles arracheuses peuvent occasionner d'un côté la chute sur une très faible hauteur et, de l'autre côté, la chute sur une grande hauteur. Pour rectifier le problème, certains exploitants chargent désormais le côté droit du chariot en premier, puis le côté gauche. La méthode acceptée de répartir la charge consiste à empiler les tubercules dans un mouvement continu d'avant vers l'arrière vers l'avant pour ne pas empiler les tubercules sur plus de 45 cm de haut à la fois. On réduit ainsi les meurtrissures en limitant la hauteur de la chute et le roulement des tubercules. Les boîtes coussinées réduisent aussi les dommages en amortissant la chute des premières pommes de terre. On a également constaté que la protection était meilleure au déchargement dans une trémie de réception lorsque les boîtes de chargement en vrac sont munies d'une porte à rabattement arrière pleine largeur.

Tenir les convoyeurs aussi remplis que possible et régler leur vitesse (capacité) en fonction du volume de pommes de terre qui circulent sur les convoyeurs. Les rapports entre la vitesse des ponts et la vitesse d'avancement établis et validés à l'Île-du-Prince-Édouard sont présentés. Ne pas oublier que la vitesse du premier et du deuxième pont dépend des conditions dans lesquelles se déroule l'arrachage. La vitesse des ponts exprimée en pourcentage de la vitesse d'avancement est présentée à la droite du tableau. Un conducteur peut modifier la vitesse de fonctionnement de l'arracheuse en utilisant la transmission pour changer la vitesse d'avancement. La capacité de la section transporteuse de l'arracheuse peut être modifiée en réglant la soupape des gaz. Par conséquent, lorsque l'arracheuse a été réglée pour l'échelle des vitesses présentée dans le tableau, on peut s'adapter à de nombreuses conditions de sol ou de culture en variant un peu la vitesse du moteur ou la vitesse d'avancement. De nombreux producteurs signalent une augmentation de la capacité globale de leur machine et une réduction considérable des meurtrissures.

Les rapports entre la vitesse des ponts et la vitesse d'avancement établis au Nouveau-Brunswick ne sont pas les mêmes que ceux utilisés à l'Île-du-Prince-Édouard à cause des conditions pédologiques et climatiques différentes. En raison de la configuration des terrains qui se trouvent dans la zone de production des pommes de terre au Nouveau-Brunswick, on recommande de ne jamais faire tourner le deuxième pont à une vitesse inférieure à 1,6 km/h pour que les pommes de terre ne tombent pas par-dessus la traverse arrière. La vitesse d'avancement moyenne doit varier de 1,6 à 2,5 km/h au Nouveau-Brunswick. Les rapports à observer pour la vitesse des ponts ne doivent pas s'écarter par plus de 10 % de ceux indiqués dans le tableau. Les données du tableau correspondent à un régime constant du tracteur. En modifiant le régime du tracteur et en choisissant un engrenage différent, le conducteur peut faire varier le rapport entre la vitesse des ponts et la vitesse d'avancement lorsque le temps est très humide ou très sec durant la récolte.

On sait que les conditions varient beaucoup dans la région et que les chiffres exacts présentés dans le tableau ne sont pas nécessairement applicables à toutes les zones. Les éléments fondamentaux sont toutefois valables et permettent d'établir les vitesses et les rapports qui conviennent à une zone particulière. Communiquez avec les spécialistes du génie agricole de votre région pour obtenir plus de détails.

Les turbines de nettoyage peuvent aussi causer un problème. À l'intérieur de cette section, le fond du tablier de triage doit être recouvert d'un matériel autonettoyant pour empêcher l'accumulation de terre. L'arête qui sépare la turbine de nettoyage et les ponts doit être coussinés avec du caoutchouc pour recouvrir les têtes des boulons. Il est bon d'enlever le pont inférieur du convoyeur à chaînes et d'installer une cuvette ou un groupe de barres coussinées. Il est possible d'augmenter l'efficacité moyenne de 7 à 10 % en assurant l'étanchéité de la section. Un autre avantage de la prévention des fuites dans la turbine de nettoyage est le fait que l'on obtient une séparation uniforme qui régularise le chargement et réduit les meurtrissures. Le placement du déversoir le plus bas possible permet d'évacuer les grosses pierres sans trop endommager les tubercules et de maximiser la surface de séparation.

RAPPORT ENTRE LA VITESSE DES PONTS ET LA VITESSE D'AVANCEMENT DE L'ARRACHEUSE
(Conditions à l'Île-du-Prince-Édouard)

Fonction des ponts Vitesse observée (m/s) Vitesse des ponts
par rapport à la VA* (%)
SÉPARATION
a) premier pont
b) deuxième pont
État du sol
sec humide
0.67 1.1
0.52 0.69
État du sol
sec humide
75 130
55 80
TRANSITION
a) traverse arrière
Rendement
léger lourd
0.56 0.79
Rendement
léger lourd
80 100
TRANSPORT
a) convoyeur latéral
b) montée en étoile
c) convoyeur de sortie
Rendement
léger lourd
0.50 0.61
80 trs/min 90 trs/min
0.41 0.46
Rendement
léger lourd
60 80
.  
50 65

* VA = vitesse d'avancement (de 2,4 à 3,5 km/h).

VITESSE DES PONTS DE L'ARRACHEUSE POUR LES CONDITIONS DU NOUVEAU-BRUNSWICK:
VITESSE DES PONTS DE L'ARRACHEUSE EN km/h*
(Régime constant du tracteur)

  Arrachage : 4 rangs (andainage : 2 rangs)
pour des ponts de 914 mm
Arrachage : 4 rangs (andainage : 2 rangs)
pour des ponts de 737 mm

Engrenage de
l'arracheuse
1re
vit.
2e
vit.
3e
vit.
% de
la VA
1re
vit.
2e
vit.
3e
vit.
% de
la VA
Ponts km/h km/h km/h   km/h km/h km/h  
1er pont 1.6 1.9 2.4 100 1.6 1.9 2.4 100
2e pont 1.6 1.9 2.4 100 1.6 1.9 2.4 100
Séparateur 1.6 1.9 2.4 100 1.6 1.9 2.4 100
Traverse arrière 1.29 1.6 2.06 85 1.6 1.9 2.4 100
Convoyeur latéral 1.29 1.53 1.93 80 1.53 1.87 2.25 85
Turbine de nettoyage 1.29 1.53 1.93 80 1.53 1.87 2.25 85
Convoyeur de sortie 1.29 1.29 1.29 55-80 1.21 1.21 2.21 50-75

* Conversion 1 km/h = 0.28 m/s = 0.62 mph

Andaineuse

L'utilisation de l'andaineuse est répandue, car elle est très utile pour ouvrir les champs, réduire les déplacements de l'arracheuse et bien alimenter les ponts pour qu'ils fonctionnent à capacité. L'andaineuse peut endommager les tubercules autant que l'arracheuse, mais on néglige souvent cet aspect. Les endroits où les tubercules peuvent être meurtris ressemblent beaucoup aux ponts correspondants d'une arracheuse. La vitesse de la traverse arrière doit être suffisante pour placer soigneusement les tubercules sur le sol sans causer de retour sous le deuxième pont et la traverse arrière. Une trop grande vitesse de la traverse arrière peut augmenter les meurtrissures. Lorsque la surface du sol est pierreuse et compacte, on peut travailler légèrement le sol entre les rangs au moyen d'un instrument aratoire ordinaire (dents en «S», dents flexibles).

État des tubercules

Les tubercules doivent avoir la peau durcie ou subérisée. L'arrachage doit avoir lieu au moins dix jours après la destruction totale des fanes. Les tubercules hydratés résistent mieux à la tache noire que les tubercules secs, mais ils sont plus sensibles aux meurtrissures causées par le secoueur.

Meurtrissures et température du sol

La température du sol à l'arrachage est le facteur qui influe le plus sur la sensibilité des tubercules aux meurtrissures.

Les tubercules froids ont la peau et la chair plus fragiles. Comme leur température est sensiblement la même que celle du sol, il ne faut pas les arracher quand la température est inférieure à 4oC. On doit prendre de très grandes précautions lorsque la température du sol à l'arrachage est inférieure à 9oC.

De nombreux producteurs de pommes de terre travaillent aux champs de 6 h à 18 h pendant la saison de végétation. Il est préférable de modifier cet horaire en période de récolte, surtout vers la fin de la saison, et de travailler par exemple de 10 h à 22 h.

On évite ainsi les températures matinales plus fraîches et on profite du réchauffement du sol pendant la journée.

Il est bon d'utiliser une trousse de détection des meurtrissures pour vérifier fréquemment l'état des pommes de terre à divers endroits de leur passage sur le matériel utilisé à la récolte et à l'entreposage.

Une solution de catéchol permet de détecter les endroits où la peau est écorchée. On ne peut toutefois déceler la tache noire de cette façon, il vaut mieux effectuer un test rapide au tétrazolium en utilisant du chlorure de triphényltétrazolium 2,3,5 dilué dans l'eau. La durée de ce test est de 45 minutes à une heure, voire deux heures lorsque la température se situe entre 4 et 8oC.

Les tubercules traités au catéchol sont toxiques et doivent être éliminés conformément aux directives en vigueur dans la province.

 

Manipulation

Facteurs importants pour l'utilisation d'un remplisseur de cellules de stockage :

  1. Maintenir une hauteur de chute de moins de 15 cm.
  2. Coussiner les surfaces dures de la trémie et des parois du convoyeur.
  3. Utiliser des déflecteurs coussinés ou des sacs de paille pour réduire le roulement et le rebondissement des pommes de terre dans la cellule de stockage.
  4. Utiliser un convoyeur assez long pour monter le tas à la hauteur voulue. Les longueurs suivantes correspondent aux diverses hauteurs maximales du tas :
    tas 2.4 m convoyeur 4.2 m
    3.6 m 6.4 m
    5.5 m 9.7 m
    6.0 m 0.6 m
  5. Ne pas laisser le convoyeur au même endroit pendant une longue période, afin d'empêcher la formation d'un cône de terre qui gênerait la circulation de l'air.
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Meurtrissures

La tache noire et l'éclatement de la peau sont le résultat de l'application d'une force sur le tubercule. En général, la tache noire ne traverse pas et ne brise pas la peau, mais sous l'effet de l'éclatement, la peau peut se rompre et provoquer des lésions profondes dans la pomme de terre. L'état du tubercule, la température, l'état du sol et le maniement de l'arracheuse sont tous des facteurs qui influent sur la sensibilité aux meurtrissures.