Gouvernement du Nouveau-Brunswick

1997, ISBN 1-55048-796-5

Lygus lineolaris (Palisot de Beauvois)

Hétéroptère: Miridae

INTRODUCTION

La punaise terne parasite 385 plantes, dont 130 ont une valeur économique importante. Parmi les cultures qui sont vulnérables aux attaques de la punaise terne, relevons la luzerne, la pomme, l'abricot, les haricots, la betterave, les mûres, la carotte, le céleri, la cerise, le tréfle, les fleurs cultivées, la coton, le concombre, la groseille, la laitue, la pêche, le pois, la poire, le poivron, la prune, la pomme de terre, le coing, la framboise, la fraise, le tabac, la tomate et le navet.

De tous les membres de l`espèce des Lygus que l'on trouve en Amérique du Nord, la punaise terne est la plus répandue. Au Canada, on signale la présence de la punaise terne dans tous les territoires et provinces.

DOMMAGES

La punaise terne possède des pièces buccales de type piqueur-suceur. Les populations de nymphes et d'adultes s'attaquent aux fraisiers afin de se nourrir des akènes (graines). Elles empêchent ainsi la croissance du réceptacle, ce qui entraîne des malformations du fruit, du genre cotissures et "boutons durs" (Figs. 1, 2). Ces fruits se caractérisent souvent par une concentration des graines à l'apex (pointe du fruit). Lorsqu'on constate que les graines des fruits infestés sont creuses et de couleur jaune paille, on peut conclure à la présence de la punaise terne. Cela permet ainis d'écarter toute autre cause possible de dommage, telle une mauvaise pollinisation.

Certains signes de dommages se manifestent avant ou pendant la floraison. Néanmoins, la plupart des dommages sont causés vers la période de la chute des pétales. En général, les cultivars hâtifs, qui donnent des fruits en juin, subissent moins de dommages que ceux parvenant à maturité plus tard dans la saison.

CYCLE BIOLOGIQUE

Les populations de punaise terne adultes hivernent sous l'écorce des arbres, les tapis de feuilles mortes et les paillis. Elle peuvent aussi se loger dans d'autres endroits pouvant constituer des abris. Devenue adulte, la punaise terne est petite et de forme ovale. Sa couleur peut varier entre le vert pâle, le brun foncé et le brun-rouge avec des taches noires. Le triangle à pointe jaune quèlle porte à l'arrière de la tête la caractérise (Fig. 3). La punaise adulte mesure de 5,0 à 6,0 mm de long et de 2,5 à 3,0 mm de large.

À la fin d`avril et en mai, les populations d`adultes deviennent actives. Elle se nourrissent et pondent leurs oeufs de forme recourbée sur le pétiole et la tige des plantes qu'elles parasitent. Dans les dix jours suivant la ponte, les oeufs éclosent. Les nymphes, de couleur jaunâtre, mesurent alors 1 mm de long (Fig. 4). Sur une périod s'échelonnant sur 3 à 4 semaines, elles passent par 5 stades d'évolution, avant d'atteindre l'age adulte. Parvenue à un stade avancé de leur évolution, elles sont de couleur brune et ont des ailes naissantes (Fig. 5). Au Canada, selon les localitiés, il peut y avoir jusqu'a deux générations de punaise terne par année. Toutes les étapes de croissance peuvent être observées en même temps.

LUTTE

Les populations de punaise terne se nourrissent de nombreuses variétés de mauvaises herbes et de plantes cultivées. Par conséquent, pour réduire les risques d'infestation des champs de fraises, il est important d'éviter de situer ceux-ci à proximité d'endroits où poussent les mauvaises herbes. Le fait de tondre ou de sarcler les plantes se trouvant à proximité des fraisiers réduit également les risques de dommages. Cependant, il est important de NE PAS tondre ces mauvaises herbes et autres plantes à l'époque de la floraison, car cela pourrait inciter les populations de punaise terne à migrer vers les champs de fraises.

De nombreux prédateurs et parasites attaquent les populations de punaise terne. Par contre, on connâit peu les effets bénéfiques de ces insectes sur les champs de fraises infestés.

Afin de déterminer s'il est nécessaire de procéder à l'épandage d'insecticides chimiques, on peut mesurer la densité des populations de nymphes entre l'époque qui précède immédiatement la floraison des fraisiers et le temps des récoltes. Pour ce faire, au temps des fleurs ou des fruits, il suffit d'agiter un plant de fraisier au dessus d'une soucoupe de couleur vive et de compter les nymphes qui y sont tombées (Fig. 6). On recommande de procéder à l'épandage de produits chimiques sur le champ de fraises infesté lorsqu'on dénombre, en moyenne, de une à deux nymphes par grappe de fleurs.

Avant de procéder à l'épandage d'insecticides chimiques, il est toutefois recommandé de communiquer avec le ministère provincial de l'Agriculture pour se renseigner sur les normes en vigueur. Il faut toujours bien lire les étiquettes des contenants d'insecticide afin de s'assurer que l'on procède adéquatement pour les mélanges et le dosage, et que l'on prend les précautions nécessaires.

4007508-1

Fig. 1. Cotissures sur un fruit parasité par une punaise terne.

 

4007508-3

Fig. 3. Punaise terne adulte.

 

4007508-5

Fig. 5. Nymphe plus vieille d'une punaise terne.

 

4007508-2

Fig. 2. Boutons durs sur un fruit parasité par une punaise terne.

 

4007508-4

Fig. 4. Jeune nymphe de punaise terne.

 

4007508-6

Fig. 6. Méthode de dépistage pour les nymphes de punaise terne

Remerciement:

Les photos proviennent de la New York State Agricultural Experiment Station à Geneva, New York.

Christopher Maund,
Revisé 1999