Gouvernement du Nouveau-Brunswick

L'anneleur

L'anneleur du framboisier adulte (Oberea bimaculata) est un hanneton noir de forme élancée ayant environ 12,5 mm (1/2 pouce) de long qui fait son apparition au mois de juin. On le reconnaît grâce au collier jaune au cou et à ses grandes antennes. L'insecte découpe, a environ 10 à 20 cm (4 - 8 pouces) du bout des nouvelles tiges, deux anneaux espacés d'à peu près 2,5 cm (1 pouce), ce qui entraîne le flétrissement et la mort du bout de la pousse (Fig. 1). L'anneleur dépose un oeuf entre ces deux anneaux. Lorsque les oeufs éclosent, les larves creusent dans le tissu végétal et s'y nourrissent jusqu'à l'hiver, qu'elles passent juste au-dessous de l'anneau inférieur. À la saison suivante, la larve creuse une galerie vers le pied de la tige et passe l'hiver au niveau du sol ou en dessous. La transformation en chrysalide survient au printemps, puis l'insecte adulte apparaît. En général, seuls quelques plants sont attaqués au cours d'une saison. Pour combattre ce ravageur, couper les tiges attaquées audessous de l'anneau inférieur.

Dommages de l'hiver sur les framboisiers

L'hiver peut endommager les tiges des framboisiers de plusieurs façons : bris des tiges, rabougrissement dés pointes et gel des tiges (Fig. 2). Le bris des tiges se produit lorsque le poids de la neige au-dessus ou sur le côté des tiges les force à se rompre. Pour éviter ce problème, il faut modifier ou enlever les obstacles (ex. :'haies) qui provoquent l'accumulation de la neige autour des framboisiers. Dans les régions où le rabougrissement des pointes et le gel des tiges se produisent d'année en année, attendre au printemps pour rabattre les tiges en enlever à ce moment toutes les parties mortes. Toutes les tiges détruites doivent alors être coupées au niveau du sol. Les diverses variétés de framboisiers ne sont pas toutes uniformément sensibles aux rigueurs de l'hiver.

L'anthraenose

L'anthracnose est causée par le champignon parasite Elsinoe veneta et se caractérise par de petites taches grisâtres de 2 mm (1/8 pouce) au rebord pourpre sur les feuilles, les pétioles (Fig. 3) et les tiges (Fig. 5). Les taches deviennent de grandes plaques irrégulières lorsqu'elles s'agglutinent. Pendant l'évolution de la maladie, il arrive souvent que les parties des feuilles atteintes se détachent et laissent des trous; les lésions sur les tiges s'affaisent et l'écorce se fendille la plupart du temps. Au début de l'été et à1l'automne, de petits corps noirs contenant des spores font leur apparition dans la zone grise des lésions. Les éclabou ssures d'eau permettent la dispersion des spores et la contamination d'autres plantes. Pour connaître les mesures de protection contre l'anthracnose, voir l'article sur La brûlure des dards.

La rouille jaune tardive

La rouille jaune tardive, causée par le champignon Pucciniastrum americanum, est habituellement considérée comme un problème mineur dans la culture de framboises. La maladie peut néanmoins causer beaucoup de dégâts aux variétés qui y sont prédisposées comme la Festival. La rouille jaune tardive fait le plus de ravages avec l'apparition de pustules jaunes sur le fruit, le rendant ainsi invendable (Fig. 4). La rouille peut également entraîner la défoliation et l'apparition de chancres sur les tiges des plants infectés. Les symptômes se manifestent habituellement après la récolte. Le champignon passe du framboisier à l'épinette pour revenir au framboisier. L'élimination des épinettes autour du champ peut donc constituer un moyen de répression efficace. Les vieilles canes devraient être élaguées après la fructification. Il y a des fongicides pour lutter contre cette maladie.

La tenthrède du franiboisier

La tenthrède du framboisier (Priophorus morio) est un insecte noir à deux paires d'ailes qui sort en mai ou en juin et pond ses oeufs sur les feuilles terminales des tiges de première année. Ces oeufs donnent naissance à des larves hérissées d'épines de couleur vert pâle, soit presque la même couleur que la feuille, ce qui rend leur détection difficile. En se nourrissant, les larves provoquent l'apparition de petits tracés blancs de forme irrégulière qui ressemblent à des motifs de broderie (Fig. 6). Si l'infestation est importante, les insectes peuvent ronger toute la feuille, à l'exception des nervures principales. Dès qu'elles ont atteint leur taille maximale 12,5 - 17 mm (1/2 - 2/3 pouce), les larves tombent au sol et s'enfouissent dans des cocons où elles hibernent. Les dégâts causés par cet insecte sont la plupart du temps peu importants et ne justifient pas le prise de mesures de répression.

La carence en bore

Les symptômes de carence en bore se limitent en général aux plants qui poussent dans un sol où il y a un problème d'humidité. Les feuilles de ces plants sont plissées et tordues et ont des limbes de dimensions réduites. La carence peut se manifester sous forme d'un anneau sur la tige de la première année, des feuilles saines se trouvant au-dessus et en dessous (Fig. 7). Cet anneau représente une période de croissance pendant laquelle la plante éprouve de graves problèmes d'alimentation en eau. Une analyse de tissu végétale faite sur de jeunes feuilles tourdues révèle alors une teneur en bore inférieure à 20 ppm. Les feuilles plus vieilles présentent encore une certaine malformation, mais leur teneur en bore revient à la normale une fois le problème d'humidité est réglé. Pour remédier à cette carence, il faut préserver un bon taux d'humidité du sol.

Les tétranyques a deux points

En raison de leur taille réduite, on peut mieux détecter les tétranyques à l'aide d'une loupe. Il est difficile de les apercevoir sur le feuillage; mieux vaut tapoter le revers d'une feuille pour déloger les insectes en tenant une feuille de papier blanc en dessous. Les tétranyques provoquent de graves dégâts sur les framboisiers, surtout par temps sec et chaud. Ils se nourrissent en suçant la sève de la plante, ce qui produit de minuscules mouchetures blanches ou jaunâtres sur le feuillage (Fig. 8). La plante semble alors terne et affaiblie. Si les dégâts sont importants, les feuilles brunissent et tombent. Le revers des fruilles se recouvre de fines toiles soyeuses sous lesquelles s'abritent les tétranyques. Les insectes adultes passent l'hiver sous l'humus ou les débris végétaux et dans le sol au pied des plants. Ils sortent au printemps et pondent des oeufs sur le revers des feuilles.

La brûlure des dards

La brûlure des dards est causée par le champignon parasite Didymella applanata. Elle est commune chez tous les framboisiers à fruits rouges. La maladie se manifeste en premier lieu sur la partie inférieure de la tige de première année par une décoloration violacée à brune autour du point d'attache des feuilles (Figs. 9 & 10). Ces taches peuvent rester petites ou s'étendre, s'agglutiner et recouvrir toute la tige. Sur les tiges fructifères, les zones atteintes sont grises et s'accompagnent de nombreux petits corps noirs fructifères qui contiennent des spores (Fig. 11). La maladie peut normalement affaiblir les tiges, diminuer l'acheminement des éléments nutritifs et ainsi réduire le rendement. Les dégâts les plus graves causes par la brûlure sont la contamination des boutons (les dards) d'où sortent les tiges fructifères secondaires de la saison subséquente. Une fois contaminés, ces boutons peuvent devenir très faibles ou mourir, ce qui diminue le rendement de façon appréciable. L'emploi de bonnes méthodes culturales donne normalement de bons résultats. Garder une largeur de 45 à 50 cm (18 - 20 pouces) entre les rangs afin de bien aérer les plants et de faciliter leur séchage, ce qui aidera à réduire le nombre de plants atteints. Immédiatement après la récolte, couper les tiges qui ont porté fruits et les tiges de première année atteintes. Le paillage n'est pas recommandé, car il favorise la brûlure des dards. On peut employeur des méthodes de répression chimique.

La pégomyie du framboisier

La pégornyie du framboisier adulte (Pegomya rubivora) ressemble beaucoup à une petite mouche commune, apparaît au début du printemps et pond ses oeufs sur le bout des jeunes pousses. Les oeufs éclosent au bout de quatre à six jours et la larve (l'asticot) perce un trou d'environ 15 cm (6 pouces) (Fig. 12) vers le bas dans le tissu de la plante puis se dirige vers l'extérieur et ceinture la jeune pousse. La partie supérieure des jeunes pousses au-dessus de la section rongée s'étiole et meurt. Les dégâts de la pégornyie ressemblent un peu à ceux de Fanneleur, mais surveinnent plsu tôt et on ne distingue aucun ceinturage. L'asticot continue à creuser le tissu jusqu'au pied de la plante où il se transforme en chrysalide et passe l'hiver. Pour se débarrasser de cet insecte, voir les mesures de protection contre Fanneleur. La pégomyie cause rarement de graves dégâts au framboisier.

La moisissure grise

La moisissure grise, causée par le champignon Botrytis cinerea, est très souvent à l'origine de la pourriture du fruit. Ce genre de maladie peut surtout causer des dégâts pendant de longues périodes de temps mouillé ou humide à la floraison ou à la récolte. Le champignon attaque les fleurs, les pédoncles et les fruit à tous les stades de croissance. Le fruit infecté pourrit et se couvre d'une excroissance grise touffue qui contient les spores du champignon (Fig. 13). Une fois libérées, ces spores vont infecter d'autres plants. Il peut arriver que les symptômes n'apparaissent sur le fruit mûr qu'après la récolte, permettant ainsi à la pourriture de se propager dans le contenant. Il est possible de prévenir ce genre de pertes en ne récoltant et en n'emballant que les baies en santé. Les canes de framboisier peuvent également être contaminées par le champignon. L'infection s'installe habituellement dans les parties des canes qui ont été endommagées par les effets de l'hiver, l'élagage, les insectes ou d'autres maladies. Les parties atteintes tournent au gris et sont hatibuellement couvertes de petites piqûres noires. Le champignon passe l'hiver sur les canes infectées et les débris végétaux. Comme moyen de répression, élaguer les plants pour assurer une bonne circulation de l'air entre eux. Enlever et détruire les vieilles canes après la récolte. On peut employeur des méthodes de répression chimique.

La frisolée grave

La frisolée grave du framboisier est une maladie virale dont les symptômes sur la plante sont les mêmes que ceux observés chez les plants ayant une carence de bore. Les plants atteints semblent chétifs et rabougris, les liges sont très droites et ont des feuilles chlorotiques recroquevillées de couleur terne (Fig. 14). Pour combattre cette maladie, arracher et détruire sans tarder tous les plants atteints et extirper aussi toutes les racines. Si des plants malades subsistent, le puceron vecteur peut se transporter sur des plants sains et leur transmettre le virus. Détruire tous les plants de framboisiers sauvages dans un rayon de 150 m (500 pieds) de la framboiseraie, car ils peuvent abriter le vecteur et le virus. Ne planter que de nouveaux framboisiers certifiés exempts de virus.

La mosaïque

La mosWique est une maladie virale. Dès sa propagation par le puceron vecteur, elle s'étend rapidement et contamine toute la plante, y compris les nouveaux surgeons. La maladie provoque l'apparition d'une moisissure caractéristique sur la feuille (des taches jaunes et vertes éparses) (Fig. 15), plus facilement détectable sur les jeunes pousses au début de l'été. À remarquer toutefois qu'on peut confondre ces symptômes avec ceux de l'infection par les tétranyques à deux points. Les plants contaminés perdent de leur vigueur, entrailnant ainsi le rabougrissement de la tige et les fruits produits ne sont plus commercialisables. L'inspection des plants devrait avoir lieu dès le début du mois de juin; arracher tous les framboisiers contaminés, sans oublier d'extirper toutes les racines. Il faut détruire immédiatement les plants enlevés; faire de même avec tous les framboisiers sauvages dans un rayon de 150 m (500 pieds) de la framboiseraie, car ils peuvent abriter le vecteur et le virus de la maladie. Ne planter que des framboisiers certifiés exempts de virus.

La pourriture des racines et du collet

Le Phytophthora sp. et le Rhizoctonia sp., champignons parasites issus du sol, provoquent la pourriture des racines et du collet du framboisier. Les plants attaqués par ces champignons ont souvent des lésions brunâtres sur les racines principales et les racines fibreuses sont peu nombreuses ou inexistantes. Les plants devienne-nt alors rabougris ou jaunissent; les plants atteints flétrissent et meurent souvent pendant l'été. Un sol trop dense et mal drainé ou un trop grand nombre de nématodes favorisent particulièrement la pourriture des racines et du collet. Pour remédier à la maladie, corriger les défauts du sol. La fumigation des nématodes ou l'utilisation d'une solution fongicide dans le sol à l'automne peuvent aider à circonscrire la maladie.

Les nématodes

Les nématodes sont des vers microscopiques semitransparents qui vivent dans la pellicule d'eau entourant les particules du sol, surtout dans les sols sablonneux. On ne peut les détecter à l'oeil nu et pour les repérer, il faut faire appel à des techniques de laboratoire. Les nématodes se nourrissent des racines de la plante; les plants attaqués deviennent rabougris et ont un rendement faible. Les feuilles des plants malades sont souvent petites, en grappes et.de couleur terne, tandis que leurs racines sont peu nombreuses et épaisses. Les dégâts des nématodes peuvent accentuer la gravité d'autres maladies des racines. Pour obtenir des précisions sur les méthodes d'échantillonnage, communiquer avec un(e) représentant(e) local(e) du ministère de l'Agriculture.

Pour obtenir les recommandations en vigueur concernant ces maladies et ces insectes nuisibles qui s'attaquent aux framboisiers, prière de consulter l'édition courante du Guide de protection - provinces de l'Atlantique - framboisier ou communiquer avec un(e) représentant(e) local(e) du ministère de l'Agriculture.

Publication financée par Agriculture Canada et le ministère de l'Agriculture du Nouveau-Brunswick aux termes de l'entente Canada/NouveauBrunswick sur le développement du secteur agro-alimentaire (1984-1989)

4005504-1

1. L'annuleur du framboisier

4005504-2

2. Dommages de l'hiver

4005504-3

3. L'anathacnose dans les pétioles

4005504-4

4. La rouille jaune tardive

4005504-5

5. L'anthracnose dans les tiges

4005504-6

6. La tenthrède du framboisier

4005504-7

7. La carence en bore

4005504-8

8. Dommage du les tétranyques a deux points

4005504-9

9. La brûlure des dards sur la tige de premiére année

4005504-10

10. La brûlure des dards sur la tige fructifère

4005504-11

11. Spur blight on fruiting cane

4005504-12

12. La pégomyie du framboisier

4005504-13

13. La moisissure grise

4005504-14

14. La frisolée grave du framboisier

4005504-15

15. La mosaïque du framboisier

Photocredits: Fig. 2. Dr. D.L. Craig Agriculture Canada, Kentville, N.S.
Fig. 14 and 15. R.W. Delbridge N.S. Dept. of Agriculture, Kentville, N.S.