CONCLUSION
Dans l'avenir, l'importance accordée par les producteurs aux différentes composantes du lait dépendra en grande partie des tendances du marché et de la demande pour les reproducteurs. Bien que le rendement exprimé en pourcentage soit utile dans le cadre de certains systèmes de quotas, le rendement réel en kilogrammes des composantes du lait doit être utilisé pour mesurer l'effet des modifications du régime alimentaire.
Par le passé, on se préoccupait peu de la teneur en protéines du lait; les résultats de nombreuses recherches n'incluent même pas la teneur en protéines du lait testé. C'est pourquoi on connaît moins bien les mécanismes régissant la teneur en protéines que ceux régissant la teneur en matières grasses. La recherche dans l'avenir présentera de grands défis si l'on tente d'augmenter la teneur en protéines tout en réduisant la teneur en matières grasses.
La plupart des systèmes d'équilibrage des rations pour vaches laitières ne tiennent pas compte du taux de protéines du lait dans leurs recommandations alimentaires. À mesure que nous accorderons plus d'importance à la teneur en protéines et que nous maîtriserons mieux les mécanismes qui la régissent, cette donnée sera de plus en plus souvent incluse dans les programmes de formulation des rations.
Bien que la façon la plus sûre d'augmenter la teneur et le rendement en protéines soit d'adopter un régime visant à réduire la teneur en matières grasses, on ne recommande pas une telle approche. Un tel régime tend à acidifier le rumen, à réduire la digestibilité des fourrages, à créer des problèmes à la fin du régime, et à entraîner des problèmes aux membres et aux sabots.
Bien que les manipulations alimentaires tendent à faire diverger les teneurs en matières grasses et en protéines, on voit souvent des troupeaux dont la MCR est exceptionnellement élevée pour la production de lait, de matières grasses et de protéines. C'est là une preuve qu'une bonne combinaison génétique et alimentaire ainsi qu'une bonne gestion permettent d'obtenir un rendement élevé pour tous les paramètres de production. Bref, il est difficile d'augmenter le rendement en protéines sans sacrifier le rendement en matières grasses. Les conseils qui suivent peuvent toutefois être utiles aux producteurs qui désirent tenter leur chance dans ce domaine.
- Choisissez des taureaux reproducteurs susceptibles d'améliorer la production en protéines du troupeau. La production de protéines est un trait héréditaire, à l'instar de la production de matières grasses.
- Fournissez aux vaches en début de lactation une ration à haute teneur en protéines (17 à 19 p. 100).
- Veillez à ce que les vaches en début de lactation reçoivent une quantité adéquate de protéines non-dégradable dans le rumen de bonne qualité. Les produits les plus utilisés sont les farines à base de poisson, de viande, d'os et de sang.
- Faites l'essai d'acides aminés protégés comme la lysine et la méthionine, qui peuvent s'avérer bénéfiques, surtout dans le cas des vaches hautement productives.
- Si vous possédez un troupeau très productif, ajoutez des matières grasses à la ration. Il faut cependant savoir qu'un régime à forte teneur en matières grasses risque d'entraîner une baisse de la teneur en protéines du lait et peut-être même une baisse du rendement en protéines. Les résultats de certaines études indiquent cependant qu'on peut réduire ce risque en ajoutant de la niacine ou de la farine de poisson à l'alimentation.